Jean-Joseph Mounier

Hippolyte Rubin est né à Grenoble en 1830. Il
commence ses études à l’école de sculpture
architecturale dirigée par Victor Sappey, puis
entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1865
dans la classe d’Armand Toussaint. Il décide
de rester dans la capitale et expose régulièrement
au Salon. Son frère cadet Auguste Eugène
(1841-1909), formé au métier de plâtrier à
l’école de sculpture architecturale, le rejoint à
Paris et devient son élève. Les deux sculpteurs
sont aujourd’hui peu connus et sont même
parfois confondus.
Ce buste en plâtre bronzé représente Jean
Joseph Mounier (1758-1806), un célèbre révolutionnaire
isérois. Né à Grenoble dans une
famille de négociants, il fait de brillantes
études, achète une charge de juge royal et
s’illustre lors de l’assemblée des trois ordres
du Dauphiné à Vizille en 1788. Il est élu député
du tiers état aux États généraux et joue un
rôle de premier plan comme chef de file des
monarchiens. Il figure très vite parmi les
grands hommes du département de l’Isère,
ceux qui ont fait honneur au Dauphiné. En
1805, la Société des sciences et des arts de
Grenoble fait peindre le portrait de Mounier
(MG 358) par Louis Firmin Le Camus (1762-
1808) qui s’inspire d’une lithographie de
Delpech dessinée par Hesse, d’après un
portrait authentique exécuté par Sophie de
Tott en 1792.
Pour être au plus près de la réalité historique,
Rubin s’inspire de l’estampe et propose une
représentation de Mounier très similaire, dans
la tradition classique des bustes de personnalités
dépourvus d’effets et de symboles.
Cette sculpture est à rapprocher de celle que
l’État commande à Hippolyte Rubin en 1866
pour la galerie de portraits de la façade de
l’hôtel de préfecture de l’Isère. Toutes deux
présentent de grandes similitudes, mais
montrent deux états du processus de création
de la figure du révolutionnaire. Le buste
en pierre, placé en hauteur sur la façade du
bâtiment est nécessairement de plus grande
taille, tandis que l’orientation du visage, les
finitions de la base et du piédouche diffèrent
un peu. Le plâtre, dont la finition évoque un
bronze, est exposé au Salon de Paris en 1868,
et offert par l’artiste au musée-bibliothèque
de Grenoble pour la galerie des portraits
dauphinois, en « hommage de ma reconnaissance
pour mon pays », précise-t-il[1].
[1] AMG, n°8541-7065, lettre d’Auguste Rubin au maire de Grenoble, 16 septembre 1868.
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