Le Chevrier. Vue prise sur les hauteurs de Varces (Isère)

Alexandre DUBUISSON
1850
44,5 x 61,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Gagné par la Ville à la loterie du Salon de la Société des Amis des Arts de Grenoble en 1850

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Né à Lyon en 1805, Alexandre Dubuisson se forme à l’École des beaux-arts de Paris à partir de 1827. Il expose régulièrement son abondante production aux Salons de Lyon, de Paris (médaille d’or en 1844) et de Grenoble, composée essentiellement de paysages. Il semble avoir beaucoup voyagé, car on trouve dans ses oeuvres des représentations de La Bresse, la Savoie, les Hautes-Alpes, le Jura, la Normandie, l’Isère, la Suisse et l’Italie notamment. En 1849, il épouse Marie Caroline Pionin, native de Claix, et achète, en 1850, les ruines et la maison du vieux château delphinal dans cette commune située au sud de Grenoble. Le Chevrier. Vue prise sur les hauteurs de Varces (Isère) est exposé au Salon de Grenoble la même année. Dès lors, Dubuisson portera une attention particulière aux paysages isérois.
Dans ce tableau qui n’est pas sans évoquer les scènes bucoliques chères aux peintres du XVIIIe siècle, l’artiste place au coeur d’un paysage aux accents romantiques, un troupeau de chèvres en train de paître accompagné de deux jeunes bergers. Le premier plan est entièrement occupé par un chemin bosselé, qui, selon une diagonale ascendante, s’ouvre sur la silhouette des Alpes qui se découpent sur un ciel lumineux à peine animé de quelques nuages. Alexandre Dubuisson est connu de ses contemporains pour être « moins poétique […] [mais avoir] plus de science et [faire] plus vrai[1] ». Ainsi cette oeuvre est un parfait exercice pictural où l’artiste démontre son savoir-faire dans un dessin net, une touche fine et une perspective atmosphérique précise. Alexandre Dubuisson tisse des liens étroits avec les artistes grenoblois. Une mention sur un tableau atteste de son amitié avec le sculpteur Victor Sappey dès 1839[2] ainsi qu’avec le paysagiste Théodore Ravanat[3].


[1] Jane Dubuisson, Lettres d’un jeune rapin de Lyon à un rapin de Paris par Ernest B., Lyon, imprimerie Deleuze, 1837, p. 30.
[2] Candice Humbert, L’Élaboration d’une culture artistique régionale : Grenoble et ses artistes de 1796 à 1853, thèse d’histoire de l’art sous la dir. d’Alain Bonnet et Marianne Clerc, université Grenoble-Alpes, 2016, p. 193.
[3] Ibid., p. 253.

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