Portrait de Henri Balthazar Fantin-Latour

[Cat. exp. Grenoble et ses artistes au XIXe siècle, musée de Grenoble, 2020]
Empreint de mysticisme et de solennité, le portrait d'Henri Balthazar Fantin-Latour (1800-1858) témoigne à la fois de la condition du modèle et de sa proximité avec son auteur. Henri Balthazar n'est autre que le frère du peintre Jean-Théodore Fantin-Latour (1805- 1875) dit Fantin . Cet ancien élève de Benjamin Rolland, qui avait quitté Grenoble pour Paris en 1827 afin de compléter sa formation artistique, revient pour ouvrir un atelier en 1831. Durant dix ans, il enseignera le dessin et la peinture à Grenoble avant de repartir pour la capitale. Bien que les conditions d'exécution de ce portrait à mi-corps restent floues, on peut imaginer qu'il a été réalisé durant les années grenobloises du peintre, sans doute en même temps que les portraits de ses parents, Jean-François Fantin- Latour et Marie Mary . Dans ce tableau, Fantin représente son frère jésuite, probablement âgé d'une quarantaine d'années. Vêtu d'une soutane et d'un manteau noir, Henri Balthazar arbore la tenue traditionnelle des membres de l'ordre religieux de la Compagnie de Jésus. Son visage de profil, légèrement incliné, sa bouche fermée et ses yeux baissés traduisent un instant de recueillement auquel le peintre avait probablement assisté. Alors que le regard du modèle se pose sur un crucifix - symbole du martyre du Christ - sa main droite dirige pieusement l'objet contre sa poitrine. Par un jeu de clairobscur, Fantin insiste sur ces trois éléments : le visage, la main et le crucifix, qui se détachent sur un fond sombre. D'une grande sobriété, le portrait d'Henri Balthazar reflète avec pudeur la vie de l'ascète, dont l'existence sera dominée par le sentiment religieux.
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