L'atelier de Cabanel à l'Ecole des Beaux-Arts

Tancrède BASTET (Jean Célestin Tancrède BASTET, dit)
1883
65 x 80,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de M. Félix-Auguste Mathieu en 1901

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Né à Domène en 1858, Tancrède Bastet est contraint de subvenir, très jeune, aux besoins de sa famille en raison du décès prématuré de son père en 1872. Il commence à travailler comme « peintre en voitures », mais parvient à suivre les cours de l’école municipale de dessin de Grenoble à partir de 1875. Grâce à une bourse de la Ville de Grenoble, il peut continuer sa formation à Paris où il est admis à l’École des beaux-arts dans l’atelier du maître Alexandre Cabanel (1823-1889), prix de Rome en 1845 et peintre officiel du Second Empire. Durant ces années, il se perfectionne notamment dans le portrait et le nu féminin dans la pure tradition classique. En 1885, Bastet est admis à concourir pour le prix de Rome. Il obtient une deuxième place lors d’une nouvelle tentative en 1887. De retour à Grenoble, il enseigne à son tour puis prend la direction de l’école des arts industriels de Grenoble de 1912 à 1920.
Dans L’Atelier de Cabanel à l’École des beaux-arts, l’artiste, alors âgé de vingt-cinq ans, atteste de ses années de formation et nous révèle l’ambiance studieuse des rapins pendant le cours de modèle vivant. L’enseignement du dessin est à la base d’un solide apprentissage qui commence par l’étude d’après la bosse avec des moulages de statues antiques, puis se poursuit avec celle de l’anatomie des corps. Cette oeuvre est un intéressant témoignage sur l’organisation spatiale de l’atelier : les chevalets sont disposés en cercles autour du modèle masculin posant sur une estrade à plateau tournant. Les dessinateurs sont assis au premier rang et les peintres, élèves plus avancés dans leur cursus, sont debout derrière leur chevalet. Une grande baie vitrée laisse entrer la lumière qui souligne la nudité du modèle et en fait le centre de l’attention. Alexandre Cabanel réserve les meilleures places de l’atelier aux étudiants les plus prometteurs, ceux qui pourront concourir pour le prix de Rome.
Tancrède Bastet a-t-il glissé dans cette oeuvre un subtil autoportrait ? Peut-être s’agit-il de ce jeune homme studieux qui attire le regard au premier plan.

Un autre regard

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