Ancien prieuré de Lorris

Aignan-Thomas DESFRICHES
XVIIIe siècle
Pierre noire sur papier vergé beige
18,4 x 22,3 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1914 (lot 2944).

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Né à Orléans et formé dans cette ville, Aignan Thomas Desfriches s’installe à Paris en 1733. Il se forme auprès de Nicolas Bertin et de Charles-Joseph Natoire. Il fréquente également Charles-Nicolas Cochin et le pastelliste Jean-Baptiste Perronneau. Des débuts prometteurs sont contrariés, nous rapporte une notice écrite d’après des souvenirs familiaux , par la nécessité de rentrer au pays pour reprendre le commerce du père du jeune artiste dont la santé périclitait. S’il abandonna alors la peinture, il continua la production de dessins, en particulier de dessins de paysages, qu’il exécutait généralement à la pierre noire. Il multiplia ainsi les vues d’Orléans et du Loiret. « Les bords de la rivière du Loiret, à proximité de laquelle il possédait une maison de campagne, offrent à chaque pas des sites délicieux, les points de vue les plus agréables et les plus variés. Desfriches y faisait des promenades presque journalières, et il y trouvait toujours de quoi augmenter son portefeuille. »
Le musée de Grenoble possède un fonds important de dessins de Desfriches. La feuille ici présentée est la plus précise et la plus détaillée de cet ensemble. On y retrouve cette écriture nerveuse, caractéristique de l’artiste, comme le sont les toits en pente légèrement incurvés. Dans l’angle inférieur gauche du dessin, Desfriches a représenté un petit personnage, peut-être lui-même.
À la différence de bien des peintres de ruines, Desfriches se tient à l’écart de l’Italie et de l’antique au profit d’une vision plus familière. Il manifesta un certain goût pour les représentations mélancoliques de fermes et de constructions campagnardes, dans une tonalité préromantique faisant songer aux promenades solitaires de Jean-Jacques Rousseau. Plus que du régionalisme, la représentation d’une église médiévale en ruine apparait déjà comme une méditation très moderne sur le poids de l’histoire nationale.

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