Etude de tête d'homme

Jean-Jacques de BOISSIEU
XVIIIe siècle
Crayon graphite, trait d'encadrement au graphite sur papier vergé crème
13,8 x 9,8 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3556, n° 845)

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Si le paysage et l’observation des scènes de la vie quotidienne et champêtre forment la part dominante de l’œuvre de Jean-Jacques de Boissieu, ce dernier possédait également un indéniable talent pour la description des visages, en particulier masculins. Il réalisa ainsi, après 1770, un grand nombre d’études de tête d'homme comme celle-ci, souvent d’après des modèles de paysans.
Boissieu ne pratiquant que marginalement la peinture, il ne s’agit probablement pas d’une étude préparatoire. Le résultat se situe entre le portrait à proprement parler et la figure d’étude, qui cherche à rendre le modelé d’un visage de vieillard, avec ses rides, ses plis et son expression. Boissieu partageait, avec plusieurs de ces contemporains, cet intérêt pour le pittoresque des têtes de vieillard. Le sujet fut en effet traité avec succès par Fragonard et Greuze qui ravivaient une veine explorée un siècle plus tôt par Rembrandt, Lievens, Dou, Luca Giordano, Ribera et plusieurs autres. Boissieu possédait une importante collection de dessins italiens, hollandais et flamands.
L’artiste lyonnais fait preuve ici d’un remarquable sens de l’observation. Il décrit avec soin les ombres nombreuses sur la joue, s’attarde sur le menton, la bouche, les narines et les yeux ; le reste est plus rapidement tracé. Même ainsi détaillé, le visage ne devient pas anecdotique. Le dessin est précis sans être figé. Une tête de Boissieu, d’allure assez voisine, est conservée au musée du Louvre (Inv. 23820). Le visage penché, le regard dissimulé, les sourcils froncés composent dans ces deux dessins une image quelque peu mélancolique.

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