Scène de carnaval à Venise

Giuseppe Bernardino BISON
XVIIIe siècle
Pierre noire sur papier vergé crème
21 x 31,6 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3544, n°1312).

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Avec Giuseppe Bernardino Bison s’éteint la grande tradition de la peinture et du dessin vénitiens du XVIIIe siècle. Il en est le dernier représentant tant d’un point de vue technique – il a vu, apprécié et étudié les dessins de Sebastiano Ricci, de Gaspare Diziani et surtout des Tiepolo père et fils – que thématique. Le dessin de Grenoble combine parfaitement cette double caractéristique. Le faire renvoie ainsi aux grands maîtres du dessin vénitien tandis que le thème – une scène du carnaval de Venise – fait écho aux compositions tant dessinées que peintes de Tiepolo fils, dont on connaît l’intérêt qu’il portait pour ce type de sujets. Cette scène de carnaval correspond à « une “conversation” de masques vénitiens, dans un défilé de différents costumes, devant une tente de carnaval, avec à l’arrière-plan, un spectacle de funambules », comme le décrit Sergio Marinelli.Mais si au temps de Giandomenico Tiepolo, le carnaval était un sujet pictural novateur de la vie quotidienne vénitienne, à l’époque de Bison, il commence à devenir un souvenir érigé au rang de mythe fondateur d’une république, déchue et anéantie par les troupes napoléoniennes en 1798.
Bison perpétue ainsi une tradition stylistique et thématique aux relents de nostalgie en utilisant un langage graphique éloigné des normes néoclassiques en vigueur, dominées par la rigidité de la ligne et par des sujets porteurs d’exempla virtutis. D’une certaine manière, Bison se fait préromantique. On comprend alors que ces dessins étaient, comme le dit Sergio Marinelli, autonomes, sans équivalent pictural, « exécutés, au moins au début, pour une clientèle de petits collectionneurs aussi nostalgiques que l’artiste du splendide passé de la cité ».

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