Enfant au cerceau (Jules Vallemont)

Jean-François MILLET
1841
127 x 89 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Léon de Beylié en 1897
Localisation :
SA16 - Salle 16

Voir sur navigart

Ce tableau de Millet, Enfant au cerceau (Jules Vallemont), appartient à la première période de l’artiste, celle où il réalise essentiellement des portraits. Fils de paysans aisés, natif du Cotentin, Millet apprend à peindre à Cherbourg avant de regagner Paris et d’entrer à l’école des beaux-arts en 1837. Admis au Salon, il revient à Cherbourg en 1840 où il répond à de nombreuses commandes. L’année suivante il épouse Pauline Ono, et à cette occasion il peint les portraits de la famille du notaire qui a rédigé le contrat de mariage, Monsieur et Madame Vallemont. Pour ce portrait en pied de leur fils Jules-Alphonse, l’enfant pose debout en se tenant de trois-quarts, dans un environnement d’une autre échelle et sans lien direct avec la scène. La masse sombre et informe de l’arrière-plan tout comme le paysage qui évoque un bord de mer sont de pures fictions. Avec le souci de sincérité qui le caractérise, Millet choisit de représenter l’enfant là où il s’exprime le mieux c’est-à-dire au jeu. Mais la façon quelque peu affectée dont le jeune garçon tient son cerceau comme le raffinement de ses vêtements évoquent avant tout le milieu social des commanditaires. La chemise bleue, mouchetée d’or, aux manches ballon soigneusement fermées aux poignets, le col baptiste et l’ample pantalon blanc chatoyant sont les morceaux les plus réussis du tableau. Plus grande que le corps en proportions, la tête du garçonnet est également traitée avec un soin particulier. Depuis le front, une lumière chaude modèle les formes du visage brossé en fines touches. Le regard fixe et intense engage un dialogue avec le spectateur et donne de l’enfance une vision plus grave que joyeuse.

Un autre regard

  • Le portrait au XIXe siècle

    Le genre du portrait est particulièrement florissant dans l’art français au XIXe siècle. Les commanditaires changent et les artistes gagnent en indépendance.

Découvrez également...