Paysage ; effet du soir

Herman VAN SWANEVELT
1644
88 x 89 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs Georges MARJOLIN en 1896
Localisation :
SA05 - Salle 05

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L’influence en France de l’œuvre d’Herman van Swanevelt sur la peinture de paysage est considérable. Peintre néerlandais, Swanevelt partage son temps entre Woerden, sa ville natale, Paris, où il séjourne dès 1623 puis de 1643-1644 à sa mort, et Rome, où il s’établit vers 1628-1629, logeant dans la même maison que Claude Lorrain, pour y travailler jusqu’en 1641. Surnommé « Herman d’Italie », Swanevelt appartient à la première génération d’artistes néerlandais italianisants dont font également partie Poelenburgh et Breenbergh. On doit à Swanevelt comme à Claude Lorrain, les deux peintres travaillant dans une sorte d’émulation, la création du paysage classique idéalisé témoignant d’une attention particulière aux effets de la lumière à l’aube ou au crépuscule. Le paysage de Grenoble a été réalisé peu après l’installation de Swanevelt à Paris, où il est nommé « Peintre ordinaire du Roy ». En 1651, il deviendra membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Swanevelt conserve le souvenir de la campagne romaine qu’il a consignée dans de nombreux dessins dont le musée possède trois exemples. Ici, un premier plan constitué d’un chemin bordé d’arbres s’ouvre sur la droite sur un paysage d’eau et de montagnes. Les bruns sombres, les ocres éclatants, les verts tendres et les jaunes acides du devant de la scène sont adoucis dans la partie droite et mêlés aux tons bleu pâle de la perspective atmosphérique. Le peintre traite le ciel baigné des reflets du soleil couchant par des accords de jaune et de bleu et unifie l’ensemble des couleurs du paysage dans la montagne la plus éloignée, dont les teintes mauve et rose trouvent à leur tour un écho dans les nuages. Cette subtile harmonie colorée est ponctuée par les rouges, les blancs et les bleus vifs des quelques personnages qui animent la scène. L’atmosphère paisible du paysage est renforcée par le format carré du tableau tandis que la silhouette de la femme qui porte un baluchon sur la tête, par le contrapposto de son attitude, évoque une statue grecque et ajoute une note classique à l’ensemble.

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