Ruines antiques sur le Palatin

Herman VAN SWANEVELT
XVIIe siècle
Plume et encre brune, traces de sanguine et lavis de sanguine sur papier vergé beige (angles supérieurs abattus) doublé (retouches sur le papier de doublage) et remis au format rectangulaire
14,4 x 18,6 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3548, n°1813)

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Lorsqu’ils l’accueillent au sein de leur association à Rome, les peintres néerlandais donnent à Swanevelt le surnom d’Eremit (Hermite). Ce nom exprime bien la passion de l’artiste pour la nature et les ruines qu’il aime explorer seul. Les vestiges esquissés ici par l’artiste sont peutêtre situés sur le mont Palatin. N’évoquen-t-ils pas les puissants soubassements voûtés, supportant les palais des empereurs romains, que l’on peut voir dans le dessin de Romeyn ? (MG D 666). C’est ce genre de dessin qui sert à Swanevelt de source d’inspiration pour ses gravures ou ses peintures, une fois rentré en Hollande. Le nombre d’esquisses faites par l’artiste à Rome est sans doute considérable. L’importance trop exagérée donnée à l’architecture, dont tout aspect pittoresque est absent, l’a probablement conduit à renoncer à se servir de cette feuille dans un but préparatoire. Steland appelle ce dessin, ainsi que la feuille MG D 709, des esquisses d’après nature faites « sans prétention ». Rappelons que l’étape préparatoire, que représente souvent le dessin pour Swanevelt, le conduit à ne chercher ni la perfection, ni la beauté esthétique. Ce genre de feuille n’est normalement pas du tout fait pour être divulgué. On peut dire la même chose des feuilles d’esquisses de Breenbergh qui tranchent singulièrement avec ses dessins finis, faits pour des commanditaires ou pour le marché de l’art (MG D 661).
La feuille étudiée ici, tout comme la Vue du temple de Vénus et de Rome avec San Francesca Romana dans l’arrière-plan (MG D 1785), est restée inédite jusqu’à sa publication par Anne Charlotte Steland en 2010. Elle ne semble pas non plus faire de doute quant à son authenticité, même si l’auteur la publie parmi les attributions incertaines[1].


[1] Steland, 2010, p. 330, n° Z 3, 13/N, p. 678, n° Z 262 repr. en n. et b.

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