Paysage avec ruines et personnages antiques

Abraham RADEMAKER
début XVIIIe siècle?
Plume et encre noire, lavis d'encre grise sur dessin sous-jacent à la pierre noire, trait d'encadrement à la plume et à l'encre brune sur papier vergé beige (angle supérieur gauche rapporté)
17,8 x 24 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3559, n°2063).

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Dessinateur et graveur de paysages, de vues architecturales et de monuments, Rademaker exécute de nombreux dessins topographiques, notamment de châteaux, et les diffuse par la gravure. Il est animé par un véritable souci de documentation du patrimoine hollandais[1]. Il copie aussi beaucoup d’après les peintures et dessins des maîtres hollandais du XVIIe siècle et pratique le commerce de gravures et de dessins. Son élève, le célèbre collectionneur Sybrand Feitama, achète ainsi, lors de la vente après décès de Rademaker, plusieurs dessins de vieux maîtres.
Johan van Gool nous a laissé un long récit sur sa vie. L’artiste se marie en 1706 à Amsterdam et s’installe à la fin de sa vie à Haarlem, où il devient membre de la guilde en 1732. Il dessine beaucoup à la plume et au lavis ainsi qu’à la gouache. Ses paysages colorés et très finis sont depuis toujours très recherchés par les collectionneurs.
Le dessin de Grenoble montre qu’il consacre aussi une partie de son oeuvre à des vues arcadiennes avec des personnages drapés à l’antique. Elles sont entourées de fragments de la culture antique, sarcophages, arcs de triomphe ou obélisques et offrent de nombreuses affinités avec des compositions de Genoels, de Meyering voire de Glauber.
Dans cette feuille, deux baigneuses occupent le premier plan alors qu’un arc en pierre surgit à l’arrière-plan. L’Antiquité doit susciter chez le spectateur une douce nostalgie de l’âge d’or, lui rappeler un monde meilleur et révolu. Les qualités techniques de Rademaker sont remarquables : la manière délicate de dessiner les arbres à la plume et au pinceau et la légèreté des nuages – peu italiens il est vrai – donnent à ces feuilles toute leur beauté.
La collection de Grenoble conserve un autre dessin de sa main, un Paysage au moulin, qui montre tout l’intérêt de l’artiste pour le paysage national (MG D 1762).

  1. Voir Beelaerts van Blokland et Dumas, 2006, p. 52-86.

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