Chasse au faucon

La seule tentative de dresser le catalogue raisonné
de l’oeuvre de Ridinger revient à Georg
August Wilhelm Thienemann en 1856. Cet
auteur publia également une belle biographie
de l’artiste, écrite par un ami en 1764 et corrigée
par Ridinger en personne. Formé par
son père, qui modèle des petites figures dans
ses moments de loisir, et par un peintre local
(Christian Rech), Ridinger poursuit ses études
à Augsbourg chez Johann Falch, peintre animalier
et de nature morte. Il passe ensuite
trois années à Ratisbonne, invité par le comte
Metternich où il participe à de nombreuses
chasses. Il achève sa formation à Augsbourg
chez Georg Philipp Rugendas et s’y installe,
en fondant ses propres éditions. En 1759, il
devient directeur de l’Académie municipale.
Son art est marqué par l’observation d’après
nature et une véritable prise de distance avec
le langage allégorique de ses contemporains
d’Augsbourg. Thienemann cite plusieurs
chasses au faucon de sa main, exécutées dans
la même technique, à la plume et au lavis, une série de vingt-cinq gravures intitulée Jäger und
Falconiers mit ihren Verrichtungen[1] et tout un
carnet de dessins[2]. Des faucons y chassent des
oies ou encore des canards comme dans le dessin
étudié ici, où on aperçoit à l’arrière-plan
un héron capturé.
Un autre dessin de Ridinger conservé à Grenoble
présente des véhicules transportant du
bois dans la forêt (MG D 1498). La collection
est au demeurant particulièrement riche
en dessins d’Augsbourg, ville qui possède
de nombreux éditeurs actifs surtout dans la
reproduction de peintures ou d’oeuvres décoratives
: citons par exemple le dessinateur,
miniaturiste, graveur et éditeur Johann Esaias
Nilson qui se distingue surtout par ses gravures
de scènes de genre, de portraits et pour
ses riches inventions ornementales[3].
L’artiste succède à Ridinger en 1769 à l’Académie
de peintures d’Augsbourg.
[1] Thienemann, 1856, nos 113-138.
[2] Thienemann, 1856, p.275, n°F, et p.285, n°17,22.
[3] Portrait d’une religieuse, MG D 938.
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