Autoportrait

Suisse d’origine, Anton Graff s’est formé dans
le sud de l’Allemagne, à Augsbourg et à Ansbach.
Il s’installe à Dresde en 1766 et travaille à
l’Académie, comme Dietrich à la même période
(MG D 1473). Il participe activement à la renaissance
de la vie culturelle saxonne qui a beaucoup
souffert durant la guerre de Sept Ans (1756-
1763). Dès le XVIIIe siècle, ce peintre, miniaturiste
et graveur, est considéré comme l’un des
portraitistes les plus célèbres d’Allemagne. Ses
portraits des grandes personnalités allemandes
du siècle des Lumières, sur fond neutre, se distinguent
par une recherche de vérité et de sincérité.
Il nous a laissé, sans doute, l’ensemble le
plus impressionnant dans ce domaine.
Le dessin de Grenoble, inédit, représente un
véritable enrichissement de l’oeuvre d’Anton
Graff. Il prépare un autoportrait conservé à la
galerie de l’université de Leipzig[1] dont il existe
une version au Kunstmuseum de Bâle[2]. Le
portrait de Leipzig a été commandé par l’éditeur Philipp Erasmus Reich en 1772 et notre
dessin doit donc dater de la même époque.
Cette feuille, exécutée à la pierre noire avec
quelques rehauts de craie blanche sur papier
bleu, est une rare preuve du talent de l’artiste
visible en France. La sûreté du trait et le
regard éveillé du modèle sont caractéristiques
de son style. Au cours de sa vie, l’artiste a réalisé
pas moins de quatre-vingts autoportraits,
dont certains sont aujourd’hui conservés à la
Gemäldegalerie de Dresde[3]. En 1787, Graff
s’est représenté dans un dessin la Graphische
Sammlung de Leipzig[4], stylistiquement très
proche de celui de Grenoble, malgré les quinze
années qui les séparent[ 5].
[1] Leipzig, université, Inv. 1913, no 467, voir cat. exp. Leipzig, 1986, p. 62, no 41, repr., voir aussi Berckenhagen, 1967, n° 480.
[2] Bâle, Kunstmuseum, Inv. 259.
[3] Voir Brand, 1962.
[4] Leipzig, Graphische Sammlung, Inv. I. 526.
[5] Cat. exp. Leipzig, 1986, n° 43.
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