Paysage

Il est impossible de se faire actuellement une
image de la variété et de la richesse de l’art de
Dietrich. Celui-ci signe dès 1732 ses oeuvres
« Dietricy », vraisemblablement pour italianiser
son nom et rendre ainsi sa production plus
attractive sur le plan commercial. Son oeuvre
comprendrait environ deux mille tableaux et
des milliers de dessins.
En 1731, Auguste le Fort le nomme peintre de
la cour de Saxe, ce qui lui assure très rapidement
une renommée européenne. Dietrich
travaille toutes les techniques, s’essaie à tous
les styles et aborde tous les sujets. Il se montre
parfois proche de Rembrandt, de Watteau,
plus tard de Rubens, adoptant même parfois
la manière des artistes hollandais italianisants.
Si cet éclectisme l’a rendu suspect aux
yeux de la postérité, le fait de se mesurer aux
maîtres et de savoir les imiter à la perfection
est plutôt considéré à son époque comme une
qualité. Après un voyage en Italie en 1743-
1744, il devient inspecteur de la Gemäldegalerie
de Dresde. Aux yeux de ses supérieurs,
sa connaissance de tous les styles lui offre la
possibilité d’acquérir des peintures du passé et
de savoir les restaurer.
Élève de Johann Alexander Thiele, Dietrich
reçoit une première formation de paysagiste. La feuille de Grenoble témoigne avec éclat
de son talent dans ce domaine et ce dès le
début de sa carrière[1]. Étudié d’après nature
et légèrement tracé à la pierre noire, le dessin
représente un chemin dans la forêt, bordé
d’arbres et de rochers habilement disposés.
Toute sa vie, Dietrich dessine d’après nature,
à la pierre noire, en se servant de petits traits
sinueux qui révèlent son goût pour le pittoresque.
Parmi les nombreux dessins du maître
conservés au Louvre, deux paysages exécutés
à la pierre noire sont très proches de la feuille
de Grenoble : l’un est signé et daté de 1749
(Inv 18569), l’autre également signé est daté
de 1757 (Inv. 18554). Représentant les environs
de Dresde, la feuille de Grenoble se situe
vraisemblablement à la même période.
Un autre paysage, contemporain de celui
du musée de Grenoble, signé de la même
manière, est conservé au palais des beaux-arts
de Lille (Inv. 3071). La signature, peut-être
autographe, illustre la renommée de Dietrich.
Preuve de son talent, on le nomme en
1764 professeur pour la peinture de paysages à
l’Académie de Dresde.
[1] Voir Schnitzer, 2002-2003, p. 95-99.
Découvrez également...
-
Baigneuses surprises
1870 -
-
(Sans titre)
XXe siècle