Christ en croix

Le dessin n’avait pas été inclus par Jacques Thuillier dans le catalogue qu’il a consacré à Jean Boucher de Bourges en 1988 lors de l’exposition organisée au musée de la ville natale du peintre ; il a été publié par Pierre Rosenberg dans le compte rendu qu’il en a fait (1988). La feuille n’a pas pu être rapprochée d’un tableau de l’artiste bien qu’on connaisse de lui une Crucifixion conservée dans l’église de Mehun-sur-Yèvre, œuvre que Jacques Thuillier (1988, p. 128, n°34 repr. p. 129) situait vers 1629 à cause d’une mention d’archives concernant, à cette date, le tableau exécuté pour l’abbaye bénédictine de Saint-Sulpice. Le tableau porte une date qui, semble-t-il, peut être lue 1619 ou 1629 (note de Jacques Foucart au service de documentation du département des peintures du musée du Louvre). Pierre Rosenberg (1988) optait plutôt pour 1619.
Le Christ peint n’est pas si éloigné de celui du dessin mais se trouve en sens inverse, tourné vers la droite dans le tableau. L’anatomie est également comparable et on notera la précision de la facture, le jeu des traits et des hachures qui rappellent que Jean Boucher savait graver. L'artiste, en pleine maîtrise de son art, a su renouveler le thème du Christ sur la Croix, avec ce Christ vivant, modelé de lumière.