Deux études de femme assise

François de TROY
XVIIe siècle
Sanguine, pierre noire, rehauts de craie blanche, trait d'encadrement à la pierre noire sur papier vergé chamois
24,2 x 38 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3560, n°362).

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Placé par Dominique Brême dans les décennies 1690-1710, le dessin n’a pas pu être mis en relation avec un tableau de l’artiste. Il n’est pas sûr que les deux figures représentent le même modèle car si la manche de leur robe est identique, la forme de celle-ci sur l’épaule et sur la poitrine de chaque figure semble présenter quelques différences. François de Troy montre à nouveau le soin qu’il porte aux attitudes de ses modèles, leur geste permettant, avec de savants jeux de lumière, d’animer le portrait. L’artiste a exécuté à plusieurs reprises des portraits de groupes et de familles et les figures du dessin de Grenoble appellent la comparaison, par exemple, avec le groupe de femmes assises à gauche dans le tableau du Peintre et sa famille (vers 1715, collection particulière américaine, et autre version au Mans, musée Tessé, Brême, 1997, p. 23 repr. et p. 165 repr.). L’une des figures avance le bras vers une partition musicale (un livre ouvert) que tient une autre femme et sa main projette une ombre marquée sur la page de l’ouvrage comme sur le dessin de Grenoble.
A cette date, l’artiste utilise davantage la pierre noire comme le montre le Portrait de femme en buste, autre dessin inédit (inv. MG D 1335) accepté par D. Brême (comm. écrite, 2011). Le graphisme est plus ferme et l’artiste utilise l’estompe pour ses ombres ; il a commencé à définir la forme ovale de son œuvre mais le tableau n’est pas connu. La forme ovale a été adoptée à plusieurs reprises par le peintre et on peut citer le Portrait d’Elisabeth Charlotte de Bavière, princesse Palatine (vers 1697, collection particulière française, Brême, 1997, p. 130 repr.) ou un Portrait de femme signé et daté des années 1690 (dernier chiffre peu lisible) passé en vente à Paris, Hôtel Drouot, le 30 novembre 1990 (n°102 repr.), remarquable par sa simplicité de présentation et par le regard, direct, du modèle posé sur le spectateur.
L’artiste a toujours excellé dans le traitement des vêtements et des drapés de ses modèles et le dessin en constitue un bon exemple car l’artiste a focalisé son étude sur cet élément.

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