Vache dans un pré

Jan H. DASVELDT
XVIIe siècle
Pierre noire, rehauts de sanguine, trait d'encadrement à la pierre noire doublé dans la partie inférieure sur papier vergé beige
11,1 x 12,1 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3548, n°1909).

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Appelé le « Petit Paulus Potter », Dasveldt est un élève de Hendrik Stokvisch (MG D 1676) et incarne parfaitement le sentiment de nostalgie envers le Siècle d’or qui domine la peinture hollandaise du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Les artistes tentent en effet d’imiter les compositions de Jan van Goyen, de Jacob van Ruisdael, d’Aert van der Neer ou encore de Rembrandt. Ce regard tourné vers le passé perdure jusqu’à l’émergence de l’école de La Haye au milieu du XIXe siècle.
Dasveldt représente surtout des paysages peuplés d’animaux. Aussi ses nombreux dessins montrent des études de chèvres, vaches, chevaux et chiens. L’Albertina de Vienne et le musée Teylers de Haarlem conservent plusieurs feuilles de sa main. Son oeuvre gravé a été catalogué par Andresen[1].
Comme son surnom l’indique, et comme le dessin de Grenoble en témoigne, Dasveldt a la volonté d’imiter la manière de Paulus Potter. Ce sont sans doute les prix excessivement élevés atteints par les dessins de ce fameux peintre animalier du XVIIe siècle qui encouragent Dasveldt à travailler dans le même genre. Paulus Potter occupe en effet une place de choix dans l’art hollandais et son Jeune taureau est une des oeuvres des plus admirées. Le fameux Porcher de Potter, conservé aujourd’hui au musée Condé de Chantilly, est l’un des dessins les plus chers du XIXe siècle, atteignant un prix record lors de la vente Goll van Franckenstein, le 1er juillet 1833 à Amsterdam.
Dasveldt imite ici la manière « naturelle » de Paulus Potter par son maniement rapide et sûr de la pierre noire. Pourtant, comme tout imitateur tardif des artistes du Siècle d’or, y compris ceux des autres pays européens, il ne parvient pas à atteindre cette luminosité, cette transparence qui est un des grands mystères de l’art des paysagistes hollandais (et peintres animaliers) du XVIIe siècle. Selon le goût de son époque, Dasveldt s’efforce de réaliser une petite image finie et soignée, veillant particulièrement au rendu des ombres portées. Le dessin, destiné à la vente, est monogrammé « ID » et se trouve ainsi facilement attribuable grâce au dictionnaire de Wurzbach, qui a le grand mérite de recenser les signatures des artistes néerlandais[2].
D’autres artistes animaliers hollandais et flamands de cette période tardive sont bien représentés à Grenoble comme Legillon, Ommeganck, De Ryck (MG D 760) ou encore Kobell (MG 669).


[1] Andresen, 1870, I, p. 327 et suiv.
[2] Wurzbach, 1906, I, p. 382.

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