Tête de la Grande Odalisque

Jean Auguste Dominique INGRES
1814
Huile sur toile
33 x 33,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Pierre et Elisabeth Cartier au Musée du Louvre en 1938.
Dépôt au Musée de Grenoble en 1976.
Localisation :
SA15 - Salle 15

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C’est à l’âge de onze ans que Jean Auguste Dominique Ingres entre dans l’atelier de David. Après des débuts essentiellement voués au portait, il devient pensionnaire à la Villa Médicis de 1807 à 1810. Sensible à l’esthétique antique, amoureux de l’art italien et plus particulièrement de Raphaël, il séjourne à Rome et Florence jusqu’à l’âge de quarante-quatre ans. De ses années italiennes date La Grande Odalisque, peinte en 1814 pour répondre à la commande que lui avait faite Caroline Murat, Reine de Naples (musée du Louvre, Paris). Ce lien avec l’Italie va perdurer au-delà de ces années, puisqu’il revient à Rome dès 1834 comme directeur de la Villa Médicis, laissant sa renommée parisienne s’affirmer puis triompher lors de son retour en France en 1841. En réponse au succès, quoique scandaleux, que remporte La Grande Odalisque au Salon de 1819, Ingres décline sa composition en de multiples répliques, dont trois reprennent la tête seule. Traité comme un portrait autonome, le tableau du musée de Grenoble frappe avant tout par la délicatesse du dessin soulignée par la douce harmonie des couleurs. Cette tête tournée vers le spectateur, la chevelure tirée sous un turban oriental, est semble-t-il inspirée des traits de la jeune Atala Stamaty dont le peintre fit un portrait quelques années plus tard. À partir du visage de la jeune fille, Ingres compose une beauté idéale, magnifiée, qui offre par ailleurs de belles correspondances avec La Fornarina de Raphaël. L’extrême minutie de la tresse qui souligne le lobe de l’oreille ainsi que le miroitement des perles attestent un souci de perfection formelle. L’arrondi du menton, de l’épaule, les courbes des lèvres finement ourlées, les ondulations de la coiffure sur le front ainsi que les nœuds du turban témoignent à leur façon d’une sensualité évidente. L’absence d’expression du modèle à la carnation diaphane, d’une beauté irréelle et presque mystique, vient renforcer la douceur des lignes associée à la délicatesse de la palette du peintre.

Un autre regard

  • Le portrait au XIXe siècle

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