Basilique au bord de la mer
Depuis son entrée au musée, ce dessin est attribué
à Johann Abrahamsz Beerstraten. L’artiste
peint en effet des compositions assez proches[1],
mais le style de cette feuille ne correspond pas
à sa manière. On peut faire des remarques analogues
pour Abraham Storck, peintre de ports
méditerranéens plus ou moins inventés, mais
ses dessins à la plume sont plus graphiques,
plus nerveux que celui étudié ici. L’oeuvre
revient donc à un artiste hollandais que nous
n’avons pas pu identifier.
Une grande église baroque assez extravagante
s’ouvre sur un quai peuplé de personnages et
dominé par une statue tenant une bannière.
L’un des initiateurs de ce genre de vues de
ports est le néerlandais Paul Bril (MG 2013-0-45) mais
l’artiste qui a vraiment donné ses lettres de
noblesse à ce sujet est sans doute Claude Gellée
dit le Lorrain. Dans ses ports, où il situe des scènes bibliques ou mythologiques, il déploie
toute sa maîtrise de la lumière.
Invitation au voyage, lieu des rencontres
improbables, le port devient un thème tout
particulièrement prisé par les artistes des Pays-
Bas. Johann Lingelbach, Thomas Wyck, Nicolas
Berchem et Jan-Baptist Weenix excellent
dans ce genre de vues.
Exécuté à la pierre noire, au graphite et au
lavis, le dessin de Grenoble date vraisemblablement
de la fin du XVIIe siècle. L’artiste anonyme
plonge savamment le premier plan dans
l’ombre et crée ainsi de la profondeur. Actif
sans doute en Italie, il est très sensible aux effets
lumineux et capte bien ici cette atmosphère un
peu diffuse de fin d’après-midi.
[1] Voir ses deux ports imaginaires au musée du Louvre, Inv. 1030 et RF 3715.
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