Frise avec des divinités marines et des putti jouant

Michelangelo ANSELMI
XVIe siècle
Sanguine mise au carreau à la sanguine en superposition, sur papier beige doublé
12,8 x 35,2 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3551, n°1553)

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La comparaison avec de nombreux dessins d’Anselmi traitant de sujets où apparaissent des putti permet un rapprochement aisé avec la frise de Grenoble. Dans le dessin des Uffizi GDSU 9871 S, Cinq études de putto portant un feston, l’effet de sotto in su accentue le caractère rassemblant des jeux des enfants tirant de toutes leurs forces sur des liens imaginaires. La destination en a été discutée, mais la date autour de 1532-1535 qui lui est reconnue pourrait aussi être valable pour notre dessin. Le souvenir de Corrège est ici très présent. C’est de lui qu’Anselmi apprit à dessiner à la sanguine légère les figures d’enfants joueurs, ensuite intégrés dans les parties décoratives des cycles de fresques (voussures des arcs de la Steccata). La frise se déroule harmonieusement, en deux groupes principaux de divinités marines, féminines et masculines, séparés par un putto tenant un plateau au-dessus de sa tête (sans doute contenant des coquillages). Le motif des deux putti ailés, vus de profil, placés un peu en avant, à l’extrême droite, ajoute une note divertissante à la composition mythologique, comme une manière d’évoquer l’innocence d’un âge d’or, cher à l’humanisme de la première Renaissance : l’un des enfants verse l’eau d’un vase sur la tête de son compagnon, penché en avant, les cheveux mouillés. Anselmi rend avec subtilité la rondeur des formes, traitées en sfumato, comme chez Corrège. Plus complexe dans l’agencement des figures que l’étude de Frise mythologique de Christ Church (Inv. 369) montrant des putti et des enfants courbés comme de vrais prisonniers ou portant des objets, défilant devant un personnage assis sur un trône, sorte de parodie d’un triomphe, le dessin de Grenoble, précisément mis aux carreaux par-dessus les figures en vue d’un agrandissement, développe des études séparées comme celle des deux putti jouant avec un masque du British Museum (n. 1946-7-464), un motif qui dérive de l’antique.

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