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Johann Heinrich ROOS
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix

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Depuis son entrée dans les collections du musée, le dessin est attribué au fils de Johann Heinrich Roos, Philipp Peter, dit Rosa de Tivoli (1657-1706). Cet artiste est plus célèbre encore que son père, et Houbraken lui consacre plus de pages qu’à ce dernier[1]. Installé à Rome dès 1677, il habite à Tivoli entre 1685 et 1691 et ses tableaux animaliers, parfois proches de Castiglione, sont estimés un peu partout en Europe.
Le dessin revient cependant à Johann Heinrich Roos : l’utilisation très rapide de la plume est caractéristique de son style et se retrouve dans ses études pour des compositions peintes. Tracé sur le recto et sur le verso, le dessin est proche de tableaux exécutés vers 1675, telle la Tente des vivandières dans un paysage montagneux à Spire[2].
Roos se souvient ici de Pieter van Laer, dit « le Bamboche », artiste qui influence avec ses scènes populaires plusieurs générations de peintres. Loin des descriptions inquiétantes des premiers disciples de Van Laer (voir MG D 1681), Roos confère à ses scènes un aspect idyllique. Le verso du dessin montre un troupeau paissant devant un village italien, un sujet sur lequel l’artiste réalise d’innombrables variations dans les années 1670 et 1680. Artiste du pittoresque, Roos puise à cette source durant toute sa vie. La virtuosité technique et les effets de clair-obscur dominent son oeuvre qui prône la vie simple, chère aux poètes antiques Théocrite et Virgile.


[1] Houbraken, 1719, II, p. 279-288.
[2] Historisches Museum der Pfalz, voir Jedding, 1998, pl. 11, no 2.

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