Homme debout

Cornelis SAFTLEVEN
1653
31,2 x 17,2 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (dessins devant être exposés sur des cadres tournant autour d'un pivot, n°224).

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Frère d’Herman Saftleven, Cornelis passe l’essentiel de sa vie à Rotterdam. L’artiste est très polyvalent : il peint, dessine et grave des scènes de genre paysannes, mais aussi de sorcellerie, des allégories, des peintures d’histoire, des satires et des portraits, des animaux, des paysages, des vues topographiques et des fermes. Il brille par la variété de ses inventions et le soin apporté à leur exécution. Les collections françaises conservent de belles compositions de sa main, et le mérite revient à Albert Pomme de Mirimonde de les avoir rassemblées au sein d’un article et d’avoir ainsi attiré l’attention sur cet artiste[1].
Aujourd’hui peu connu du grand public, Cornelis connaît de son vivant une certaine notoriété, grâce au caractère fantasmagorique de ses nombreuses oeuvres. Van Dyck nous a laissé un portrait de lui dans sa fameuse Iconographie des hommes illustres. Le troisième état de cette gravure, légendé de façon très explicite : Hollandus pictor noctium phantasmatum, « Peintre hollandais de fantômes nocturnes »[2], témoigne de cette réputation particulière. Saftleven est l’auteur de nombreuses études d’une grande variété, et ce depuis le début de sa carrière, comme l’atteste un dessin daté de 1626[3]. Exécutées surtout à la pierre noire et au lavis – parfois rehaussées de blanc, comme à Grenoble, à la sanguine ou au crayon huile[4] – elles ont pour sujet des hommes et des femmes debout ou allongés, dormant ou jouant d’un instrument de musique. Schulz pense que ces études sont préparatoires à des peintures. La plus célèbre d’entre elles est sans doute l’étude d’un Chasseur endormi datée de 1642[5], qui a servi à la réalisation d’un tableau peint en collaboration avec son frère Herman.
Les dessins de Cornelis Saftleven peuvent également être destinés à la vente, comme l’indique la présence des beaux monogrammes et de la datation de 1653, inscrits sur le recto de la feuille présentée ici. Ce dessin atteste aussi l’intérêt de l’artiste, au début des années 1650, pour les sujets rustiques. En effet, de nombreuses scènes de campagne comprenant des paysans et des animaux apparaissent dans ses peintures comme dans ses dessins de cette période.


[1] Mirimonde, 1961, p. 197-206.
[2] Voir Mauquoy-Hendrikx, 1991, I, n°90.
[3] Amsterdam, Rijksprentenkabinet, Inv. n°RP-T-1948-411.
[4] Voir notamment une surprenante Étude de nu, vente Paris, Artcurial, 10 avril 2013, n°14, repr.
[5] Boston, collection Abrams.

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