Formes

Georges VANTONGERLOO
1939
36,2 x 60,7 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Denise René en 1990
Localisation :
SA30 - Salle 30

Voir sur navigart

Peintre et sculpteur, Georges Vantongerloo fait à La Haye la connaissance de Théo van Doesburg avec qui il crée en 1917 le mouvement et la revue De Stijl, auxquels il participe jusqu’en 1921. Il publie en 1924 des écrits théoriques sous le titre L’Art et son avenir, ouvrage qui exercera une forte influence sur les artistes néoplasticiens français. Installé à Paris en 1927, membre de Cercle et Carré (1929-1930), puis d’Abstraction-Création (1931-1936) qu’il a fondé avec Auguste Herbin, il défend un art abstrait ouvert à de multiples tendances. Dans ses peintures comme dans ses sculptures, Vantongerloo reste fidèle jusqu’en 1937 au principe néoplastique d’orthogonalité cher à Mondrian. Il ajoute cependant aux trois couleurs primaires les couleurs complémentaires, vert, orange, violet, et, fasciné par les mathématiques, élabore des compositions basées sur la géométrie et l’algèbre. À partir de 1937, parallèlement à ses sculptures en fil de fer pour lesquelles « le volume plus le vide font l’espace », Vantongerloo réalise des peintures épurées dont le fond blanc est ponctué de lignes courbes. Formes appartient à cette période de transition vers un langage nouveau explorant les notions d’espace et de mouvement. Sur un format rectangulaire étiré, six arcs de cercles et deux plans courbes ont été tracés au compas. S’ils semblent, dans un premier temps, indépendants les uns des autres, l’observation permet de les relier : les deux surfaces colorées sont le résultat de l’intersection de deux cercles ; elles se poursuivent également dans un plus grand cercle dont la ligne rouge finement dessinée, en bas à droite, constitue un fragment. Ainsi, des formes qui semblaient tracées au hasard sont le fruit d’une construction calculée avec précision par l’artiste qui, de manière subtile et poétique, suggère un réseau de lignes invisibles et un mouvement virtuel contenus dans l’espace. En haut du tableau, deux arcs de cercle verts créent en contrepoint un signe symétrique qui ponctue l’ensemble. La palette, réduite à un accord assourdi de complémentaires, rouge brun et vert amande, typique de la production de ces années, contribue elle aussi à l’impression d’« unité esthétique universelle » que recherche Vantongerloo.

Découvrez également...