Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm

Niele TORONI
1986
329,5 x 214 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Yvon Lambert en 1988

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Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni (groupe BMPT) émergent sur la scène artistique en 1967 avec des peintures réduites à un signe plastique unique : bandes verticales pour Buren, cercles noirs sur fond blanc pour Mosset, rayures horizontales pour Parmentier et empreintes régulières de pinceau pour Toroni. Ayant chacun choisi un outil visuel impersonnel et sans signification, ils revendiqueront l’anonymat et l’interchangeabilité de leur productions avant de poursuivre leur carrière individuellement. Toroni s’attache au concept radical de « travail/ peinture » adopté dès 1966, réalisation pratique de l’énoncé « Des empreintes de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm ». Quel que soit le support (toile, papier, vitre, mur, toile cirée, sol…), les empreintes sont alignées à égale distance en quinconce avec un pinceau plat, large de 50 millimètres. La peinture, réduite à l’essentiel, est le résultat du geste du peintre répété à l’identique. Contrôlées et inlassablement reproduites, les traces n’en constituent pas moins l’empreinte de son corps mis à distance par le pinceau. À partir de l’espace choisi par l’artiste, l’effet peut varier infiniment selon le dispositif de présentation (accroché ou in situ), la couleur ou encore les dimensions de la peinture.
L’œuvre du musée de Grenoble est peinte sur une toile libre. Le vide entre les empreintes répond à l’espace du mur accueillant la toile et établit l’équilibre entre le peint et le non-peint. Chaque touche fixe un moment unique et, bien que semblable aux autres, aucune ne peut leur être strictement identique. Une légère concentration de pigment s’observe en bas de chaque trace, qui varie selon la quantité de peinture laissée par le pinceau et l’orientation du geste. À ceux qui prétendent que la peinture de Toroni est toujours la même, ce dernier répond : « Depuis 1967, quand j’interviens comme peintre, je donne à voir des empreintes de pinceau no 50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm. Et ce n’est jamais la même chose. »

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