Estructura en blanco
(Structure en blanc)

Joaquín TORRES-GARCÍA
1930
52,5 x 36,2 x 4 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Donation de la Fondation Abstraction et Carré en 1987

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Né à Montevideo, Joaquín Torres-García s’installe en 1892 à Barcelone. Dans un climat culturellement fécond, l’artiste uruguayen se forme à l’école des beaux-arts, fréquente la galerie Dalmau et s’impose sur la scène culturelle par ses activités graphiques et ses amitiés artistiques. Ses premières œuvres sont des fresques qui s’ancrent dans la tradition du noucentisme, mouvement d’esprit néoclassique spécifiquement catalan. Stimulé par un séjour à New York, Torres-García s’établit à Paris en 1926, où son travail se nourrit dès lors des principaux grands courants d’avant-garde européenne. Il se lie d’amitié avec les acteurs de l’abstraction géométrique que sont Piet Mondrian, Michel Seuphor, Hans Arp, Jean Hélion et Jean Gorin mais également avec Miró et Julio González. Fondateur avec Seuphor du Groupe Cercle et Carré (1929-1930), il développe un art constructif aux accents primitifs. Son œuvre inclassable conservera toute sa vie ce caractère d’indépendance et de synthèse qui la situe aux confins de la figuration et de l’abstraction. Pour l’artiste, « l’art constructif pur est incomplet ». Si le néoplasticisme lui sert d’assise, il aime à lui donner des développements inattendus. Estructura en blanco appartient à la période parisienne de l’artiste. Loin des compositions purement orthogonales de Mondrian et de Van Doesburg, ce relief constitué d’un fruste châssis fait écho aux premiers bois de Torres-García, qui évoquaient eux-mêmes les constructions d’Arp ou de Schwitters. Les couleurs primaires des toiles néoplastiques sont assombries ; la facture est visible ; le fini est artisanal et brut. Dès 1918, Torres-García se démarque par la création de jouets en bois, dont il applique le procédé de fabrication à ses sculptures. Avec Estructura en blanco, l’artiste s’ouvre déjà à l’«Universalisme Constructif» qu’il développera en théoricien passionné dès son retour en Uruguay en 1934. Il crée alors sa propre école, l’atelier Torres-García. Entre art construit et surréalisme, il donne corps à une œuvre utopique associant éléments idéographiques et structure géométrique, composition en damiers et figures stylisées.

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