La Grande faucille

Julio GONZÁLEZ
vers 1937
46 x 23 x 10 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie de France
avec l'aide du FRAM en 1985
Localisation :
SA28 - Salle 28

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Né à Barcelone, Julio González est initié au travail du métal par son père, orfèvre de son état. Très jeune, il forge des fleurs, des animaux et des bijoux et assiste aux cours d’arts appliqués à l’Académie des beaux-arts de la ville. À la suite d’une visite au musée du Prado à Madrid, il décide de devenir peintre et s’installe en 1900 à Paris où il retrouve son ami Pablo Picasso. En 1908, accablé par la mort de son frère aîné Joan, peintre et aquarelliste, il cesse de travailler pendant plusieurs mois. Peu après, il s’oriente vers la sculpture et, autour de 1912, réalise ses premiers masques en métal repoussé représentant des proches ou des têtes d’enfants. Outre sa formation paternelle, González, aujourd’hui reconnu comme le père de la sculpture en fer, doit sa maîtrise du travail du métal à la découverte en 1918 de la soudure autogène, alors qu’il est apprenti-soudeur aux usines Renault à Boulogne-sur-Seine. Cette méthode qui permet de souder deux parties sans l’adjonction d’autres métaux sera la source d’une véritable révolution de la sculpture au XXe siècle. Entre 1928 et 1931, Picasso sollicite González pour l’exécution de sculptures à partir de tiges de métal soudées selon ce procédé. Cette expérience oriente le sculpteur vers un travail personnel plus proche de l’abstraction, souvent initié par des dessins, où le vide devient un élément constructif de l’œuvre. La Grande faucille représente un jalon important dans cette évolution au début des années 30. Elle a été réalisée à partir d’un dessin préparatoire également conservé dans les collections du musée de Grenoble, Personnage à la longue main _ (1937). Cette étude à l’encre et au crayon présente une silhouette stylisée réduite à une tête, de grandes jambes et un bras droit terminé par une faucille. Dans la sculpture, à la fois dépouillée et expressive par sa matière même, l’artiste supprime tout élément figuratif pour donner à la faucille et aux tiges dressées vers le ciel la force d’un symbole de résistance : celle des paysans catalans contre le franquisme. González avait souhaité faire un agrandissement de cette sculpture pour la présenter à l’Exposition internationale de 1937 à Paris, dans le Pavillon de l’Espagne républicaine aux côtés du _Guernica de Picasso ; cela ne put être réalisé.

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