Dead mask n°17
[Cartel de l’exposition En roue libre. Balade à travers la collection d'art contemporain du musée, musée de Grenoble, 1er avril-3 juillet 2022]
Étudiant à l’Académie des beaux-arts de Vienne, nourri des lectures de Cioran et d’Antonin Artaud, Arnulf Rainer développe après-guerre un travail existentiel proche de l’art corporel. C’est en 1952 que l’artiste entreprend le cycle des Übermalungen [peintures de recouvrement], repeignant pour partie ses propres toiles mais effaçant aussi les reproductions de celles d’autres artistes (Van Gogh, Goya, Rembrandt, Vasarely…) avec acharnement.
Dans son oeuvre aux accents tragiques, Rainer réalise au cours des années 1970 la série des Masques mortuaires et des Cadavres peints. Dead mask n°17 est l’un de ces “derniers portraits.” Il nous donne à voir le visage d’un être affaibli, à bout de souffle. La représentation de soi en défunt appartient à la tradition de la peinture viennoise (Schiele, Kokoschka). Offrant communément une image aseptisée et pacifiée de la réalité de la mort, le masque mortuaire nie bien souvent la réalité de l’agonie. Rainer, en revanche, nous donne à observer la finitude en face, l’image impossible et bouleversante de la mort.
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