Sans titre

Michel PARMENTIER
1966
279,5 x 244,7 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Durand-Dessert en 1977

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« J’ai peint, de 1965 à 1968, des bandes horizontales, de couleur unique, de 38 cm de largeur, qui alternaient avec les bandes (de mêmes dimensions, blanches) de la toile protégée de la projection de peinture (bombe ou pistolet) par un pliage préalable, puis rendues apparentes par le dépliage. Ce travail fut strictement répété de 1965 à 1968, la couleur ne changeant pas arbitrairement d’une année sur l’autre que pour ne pas se charger d’une signification préférentielle ou symbolique. Cette description dit tout du produit-peinture dont je fus l’auteur. » C’est en ces termes que Michel Parmentier expliquera sa démarche dans une lettre adressée en 1972 à François Mathey. En janvier 1967, au Salon de la jeune peinture à Paris, Parmentier exposait aux côtés de Daniel Buren, Olivier Mosset et Niele Toroni sous l’appellation BMPT, les initiales de leurs noms. Les quatre artistes ne souhaitaient pas fonder un mouvement pictural, mais manifester une posture radicale dont le but était de démystifier l’art : « L’art est illusion de dépaysement, illusion de liberté, […] illusion du sacré […]. L’art est distraction, l’art est faux. » À travers le degré de réduction extrême du langage pictural, le groupe marque l’abandon délibéré de toute sensibilité et le refus de communiquer le moindre message, chacun des artistes produisant des peintures à partir de la répétition systématique d’une forme ou d’un geste : bandes verticales pour Buren, cercles pour Mosset, bandes horizontales pour Parmentier et empreintes du pinceau pour Toroni. Le tableau ne représente plus que sa propre réalité matérielle, une toile, des pigments et des formes.
Michel Parmentier réalise d’abord ses premières peintures à bandes horizontales en utilisant du ruban adhésif pour délimiter les plages à peindre. Cherchant une méthode plus mécanique et plus efficace, il emprunte à Simon Hantaï la technique du pliage qu’il systématise dès 1965. La radicalité de sa démarche le pousse à cesser de peindre en 1968. Le musée de Grenoble possède un ensemble exceptionnel de trois toiles de 1966 (bleue), 1967 (grise ) et 1968 (rouge ), ainsi qu’une toile de 1984 (noire ), peinte un an après la reprise d’une œuvre d’une cohérence absolue.

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