Cyrus interrogeant le roi d'Arménie

Noël COYPEL
vers 1700 - 1702
138,5 x 282 cm
Acquisition :
Dépôt du musée du Louvre en 1872
Localisation :
SA12 - Salle 12

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Formé par Charles Errard, Noël Coypel s’est illustré dans la peinture d’histoire, le portrait et les grands décors. Ses réalisations pour Louis XIV au Louvre, aux Tuileries ou encore à Versailles ont assuré sa renommée. Peint pour le château de Meudon, acheté par Louis XIV à la veuve du ministre Louvois en 1694, puis offert à son fils le Grand Dauphin, ce tableau possède un pendant de même dimension. À l’instar de Néron au milieu d’un festin ordonnant la mort d’Aggripine, l’œuvre intitulée Cyrus interrogeant le roi d’Arménie développe une réflexion sur l’exercice du pouvoir et sur la relation filiale. Les deux compositions étaient probablement placées assez haut, comme en témoigne la forte différence de proportion entre Cyrus et son cheval. La source d’inspiration de Coypel est la Cyropédie de Xénophon, traduite en 1659 par François Charpentier (1620- 1702), membre de l’Académie française. Cette biographie héroïque relate les aventures de Cyrus, quatrième prince de la dynastie Achéménide, grand conquérant perse et libérateur des Juifs captifs à Babylone. Le sujet retenu par le peintre est un épisode de la campagne de Cyrus contre le roi d’Arménie qui n’a ni payé le tribut ni fourni de troupes. Mis au procès par Cyrus, le roi est soumis à un long interrogatoire dont l’issue lui fait admettre qu’il mérite la mort. Son fils Tigrane entreprend alors un vaste plaidoyer au bout duquel Cyrus l’épargne. Coypel illustre la grandeur d’âme du prince et la piété filiale de Tigrane, à l’inverse du second tableau dans lequel l’empereur Néron ordonne la mort de sa propre mère. Si la composition en frise, les plis simplifiés des drapés et le recours aux couleurs primaires appartiennent encore au style connu de l’artiste, l’emploi de figures fortement expressives et le coloris rougeoyant dans les carnations sont caractéristiques de sa période tardive. Âgé de plus de 70 ans, Noël Coypel témoigne de l’influence de son fils Antoine (1661-1722) alors au sommet de sa maturité.

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