Roger arrivant dans l'île d'Alcine

Hyacinthe COLLIN DE VERMONT
vers 1740
386 x 460 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Dépôt du musée du Louvre en 1872
Localisation :
SA12 - Salle 12

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Élève de Jean Jouvenet, Hyacinthe Collin de Vermont entre en 1725 à l’Académie royale de peinture et de sculpture où il sera nommé professeur quinze ans plus tard. Peintre d’histoire reconnu, il travaille pour le roi (Trianon), pour les Gobelins et surtout pour l’Église.
La clarté du coloris de cette œuvre rappelle qu’il s’agit d’un carton de tapisserie jamais réalisée par les Gobelins. Les nuances clairement définies qui la composent correspondent aux exigences requises dans ce domaine. Les tons rosés, les verts pâles et le jaune citron sont néanmoins, avec les draperies aux plis profondément creusés, caractéristiques du style de l’artiste. Ce tableau est tiré du Roland furieux, un poème épique écrit par l’Arioste au début du XVIe siècle, inspiré des croisades et de la Chanson de Roland. L’artiste a choisi d’illustrer le moment où Roger, chevalier victime d’une prophétie maléfique, débarque sur une île habitée par Alcine, une sorcière dotée de pouvoirs redoutables présentée sous les traits d’une ravissante jeune femme. Les acteurs de la scène se déploient largement de la gauche vers la droite de la toile. Afin de rompre l’uniformité d’une disposition en frise, le peintre a savamment dispersé autour du groupe principal formé par Roger et Alcine plusieurs personnages décalés en profondeur. L’intrigue s’enrichit ainsi d’anecdotes pittoresques sans nuire à l’unité de la composition. Au sol, un groupe de putti tenant le bouclier et la lance du héros occupe l’espace inférieur gauche, une corbeille de fruits et un tambourin celui du centre, et deux musiciens sont disposés à droite. Dans les airs, cinq angelots virevoltants soutiennent une guirlande de roses, la fleur de Vénus. L’ensemble de ces motifs et personnages successifs définit une forme en amande à l’intérieur de laquelle se découvrent mutuellement les deux protagonistes. En arrière-plan, aux vastes portiques du palais, enrichi de terrasses et de balustres, répond la découpe gracieuse des arbres sur fond de ciel.

Un autre regard

  • La collection XVIIIe siècle

    La collection de peintures du XVIIIe siècle comporte essentiellement des œuvres françaises, mais également un bel ensemble de peintures italiennes.

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