Sphère-trames

D’abord entrepreneur dans l’usine familiale de
jouets en Loire-Atlantique, François Morellet
s’initie à la peinture en amateur avant de choisir
définitivement sa voie au début des années 50.
À partir de 1952, il élabore une peinture abstraite
fondée sur des systèmes établis préalablement
à l’exécution des tableaux, dans lesquels il
privilégie les formes géométriques simples et un
nombre de couleurs réduit. Leur facture neutre
et leur parfaite bi-dimensionnalité obéissent à la
volonté du peintre d’en retirer toute émotion et
de contrôler le processus créatif. En 1961, avec
cinq autres artistes, Morellet fonde le Groupe de
Recherches d’Art Visuel (G.R.A.V.) et devient l’un
des protagonistes de l’art cinétique. Au cours
de cette période, il délaisse la peinture au profit
de l’acier inoxydable, des ampoules électriques,
des flashs, des néons… le tout activable,
déclenchable, modifiable.
Les premières « trames » de Morellet sont
constituées de réseaux de lignes parallèles noires
peintes sur fond blanc, superposées dans un
ordre déterminé, orthogonales ou inclinées selon
des angles variables de 15, 30, 45 ou 60 degrés.
Dès 1962, ce dispositif est adapté au volume et
donne naissance à la première Sphère-trames,
réalisée à l’aide de tubes d’aluminium soudés.
La Sphère de 1972 est une nouvelle version de
la première, d’un diamètre supérieur, exécutée
en acier inoxydable. Suspendue, formée
d’éléments standards assemblés selon une
grille inclinée, elle était prévue à l’origine pour
être animée d’une rotation et provoquer une
perturbation optique en trois dimensions.
Contestant le principe d’immobilité de la
sculpture, Morellet souhaitait faire participer
le spectateur qui, au lieu de tourner autour
de l’œuvre, devaient la faire tourner sur
elle-même. Aujourd’hui, le visiteur peut, par
ses déplacements, observer des effets qui
s’apparentent à un réseau qui se dilate et se
contracte, rayonnant sans fin.
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