Peinture, 145 x 97 cm, 1949

Pierre SOULAGES
1949
145 x 97 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de l'artiste en 1949
Localisation :
SA37 - Salle 37

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[Cartels de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

Pierre Soulages, séduit par l’art roman et les menhirs gravés de sa région, commence à peindre très jeune. En 1938, la visite d’une grande exposition Cézanne à Paris l’impressionne durablement. Installé à partir de 1946 dans la capitale, il se consacre définitivement à la peinture. A partir de 1947, la production de Pierre Soulages s’organise en deux pôles : d’un côté les peintures au brou de noix sur papier, structures graphiques noires se détachant sur fond blanc et d’autre part des huiles sur toile caractérisées par un recouvrement total du support. Soulages bénéficie pour la première fois d’une exposition personnelle en 1949, à la galerie Lydia Ponti.
Peinture 145 x 97 cm fait alterner les zones sombres et lumineuses. Une structure architecturale dominée par un axe central est faite de bandes noires horizontales et obliques. Des teintes claires : jaune-gris, bleu-gris et blanc rompu semblent sourdre de cette structure. Le noir, choisi pour son intensité deviendra la couleur de prédilection de l’artiste. A l’aide de larges brosses, de raclettes, de spatules, la matière maîtrisée devient forme. Rythme, tension et texture dominent la composition. « C’est en 1947 que j’ai commencé à grouper les traces du pinceau toujours larges [..] en un signe se lisant d’un coup, d’une manière abrupte. »


"L’exposition « Les Maîtres de l’Art Abstrait », 1949"

Dès le milieu des années 1930, Andry-Farcy a le dessein d’organiser une exposition autour de l’art abstrait. Il revient sur ce projet après-guerre, qu’il « souhaite ardemment mener à bien comme un couronnement de carrière ». Il désire que la manifestation soit accueillie à Paris dans un local d’envergure nationale, mais la Direction des Musées souhaite alors son départ à la retraite et décline le projet, finalement accueilli par la galerie d’Aimé Maeght, le plus grand marchand parisien d’art moderne de l’époque. La sélection des œuvres est confiée à Michel Seuphor, qui publie pour l’occasion L’Art abstrait. Ses origines, ses premiers maîtres. Ce projet permet à Andry-Farcy de découvrir une nouvelle génération d’artistes abstraits, réunis au sein de la seconde École de Paris. Il suscite des dons d’Hans Hartung, de Serge Poliakoff et du jeune Pierre Soulages – tout en introduisant l’expressionnisme américain avec Hans Hoffmann, preuve qu’Andry-Farcy réussit jusqu’à l’année de son départ du Musée des beaux-arts de Grenoble à introduire les tendances les plus innovantes de l’art de son temps.

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