Autoportrait

Camille BOMBOIS
vers 1936
64,3 x 54 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de l'artiste en 1937
Localisation :
SA34 - Salle 34

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Considéré comme l’un des artistes naïfs les plus talentueux, Camille Bombois a exercé plusieurs métiers avant d’atteindre le succès. Fils de batelier, il passe son enfance en Bourgogne sur un chaland. À 12 ans il est placé comme valet de ferme puis s’engage dans un cirque comme lutteur. En 1907, il s’installe à Paris, d’abord recruté en tant que terrassier par la compagnie du métropolitain, ensuite comme manutentionnaire de nuit dans une imprimerie afin de pouvoir peindre le jour. Mobilisé pendant toute la durée de la guerre, il revient avec trois citations. En 1922, Bombois montre son travail pour la première fois à la « foire aux croutes » de Montmartre. Deux ans plus tard, le critique d’art et collectionneur Wilhelm Uhde acquiert une partie de sa production, à la suite de quoi il peut se consacrer uniquement à son art. À Paris, en 1937, une quarantaine de ses huiles, dont cet Autoportrait, figurent dans la première grande exposition qui révéla « Les maîtres populaires de la réalité », à côté du Douanier Rousseau (1844-1910). Cette manifestation co-organisée par Andry-Farcy marque le point de départ de la collection d’art naïf du musée de Grenoble. Dans cet Autoportrait, l’artiste tente de montrer, à partir de sa propre création, la réalité du peintre et de la peinture. Il reprend le thème classique de l’artiste qui pose, palette et pinceaux à la main, à proximité d’une de ses toiles fixée sur un chevalet. Partant d’une photographie, il peint son visage avec fidélité et en dévoile tous les traits jusqu’au moindre détail. Vêtu d’un costume noir, il arbore ses décorations à la boutonnière et porte la cravate lavallière, typique de l’artiste. Sa rectitude, son regard lointain et son air sérieux traduisent sa fierté et sa position d’homme de l’art parfaitement assumée. Le tableau traite d’un de ses thèmes favoris : un paysage animé, au bord de l’eau. Il vient d’achever son travail, comme l’indiquent ses pinceaux encore enduits de la même peinture que celles des trois personnages représentés. D’une écriture d’écolier, sa signature à l’encre rouge, très lisible sur le fond noir, indique tout à la fois l’auteur de l’œuvre et sa situation d’autodidacte.

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