L'Homme et la Femme

FILLIA (Luigi COLUMBO, dit)
1929 - 1930
100 x 81 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Don du Comte Emanuele Sarmiento en 1933
Localisation :
SA32 - Salle 32

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Découvert par Marinetti, en tant que poète, Fillia est l’un des fondateurs et théoriciens du futurisme à Turin, sa ville natale, où il a toujours vécu à l’exception de courts séjours à Paris. Durant les années 20 et 30, il est un des chefs de file de la seconde génération du futurisme, au moment où ses acteurs s’ouvrent aux avant-gardes européennes, le post-cubisme, le purisme et le constructivisme. Toujours soucieux d’exprimer et de glorifier la vitesse et le dynamisme, avec le développement accru de l’aéronautique les futuristes adoptent un thème nouveau, celui de « l’aéropeinture », codifié en 1929 dans un manifeste signé Marinetti. Il s’agit d’enregistrer les sensations visuelles et psychiques produites par le vol ainsi que les transformations que celui-ci exerce sur les êtres humains, dans leur manière de percevoir le temps et l’espace.
Dans ce tableau intitulé L’Homme et la femme, l’obliquité des corps et leur position parallèle engendrent une sensation de déplacement de type ascensionnel. La présence en arrière-plan des deux surfaces monochromes grises souligne le phénomène de basculement de l’image à l’intérieur du cadre statique de la toile et accroît par là même l’impression de mouvement. Pour illustrer la mutation de l’homme soudain en prise avec l’univers, et sa façon de l’appréhender, l’artiste mêle figures et motifs abstraits. En dehors de tout habitacle, les deux protagonistes évoluent aisément dans l’espace. Leurs corps stylisés, à la manière de ceux de Fernand Léger, sont enveloppés de formes ondulées qui génèrent une sensation de légèreté et de liberté. À l’exception du gris brossé en aplat, les couleurs chatoyantes savamment dosées jouent de leur transparence et se superposent tels des nuages qui défilent dans le ciel. Le choix de teintes éclatantes comme le rouge et le brun, étrangères à l’univers céleste, accroît le caractère surnaturel de la scène.
Unique dans les collections publiques françaises, ce tableau fait partie du don du comte Emanuele Sarmiento effectué en 1933, qui comprend 23 oeuvres dont une peinture de Prampolini, 3 de Tozzi, 9 de De Pisis et un dessin de Modigliani. Le comte Emanuele Sarmiento soutenait la création des jeunes artistes italiens et fit bénéficier de son importante collection le musée de Grenoble ainsi que le Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

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