Foglie, 1990

Benjamin du mouvement italien de l’Arte povera,
Giuseppe Penone s’est imposé comme l’un des
sculpteurs les plus importants de sa génération.
Sa démarche s’appuie sur une connaissance
intime de la nature et, avec des formes d’une
rare puissance d’évocation, il révèle les liens
fondamentaux de l’homme à son milieu d’origine.
De même, il met en évidence les correspondances
profondes et souvent secrètes qui existent entre
les différents règnes, le minéral, le végétal,
l’animal. Dans sa pratique de sculpteur, le corps
est l’instrument premier, avec lequel il entre en
contact direct avec la nature, chaque sens en
éveil, pour pouvoir percevoir et comprendre la
réalité concrète des éléments. Des cinq sens,
la vue et le toucher sont évidemment les plus
sollicités, dans un mouvement qui conduit
l’artiste à se saisir de manière physique des
choses pour les inscrire, par une opération de
révélation, dans le champ du visible. Pour ce
faire, il utilise la technique de l’empreinte par
frottage. Empreinte directe sur une fine feuille de
papier lorsqu’il relève à même le tronc d’arbre le
dessin de son écorce, ou par transfert, comme
c’est le cas avec Foglie, lorsqu’il enduit de
graphite la surface de l’élément à calquer, puis à
l’aide d’une bande adhésive en retire l’empreinte
qu’il projette ensuite telle une diapositive, pour
agrandir la trace obtenue.
Foglie a été créée à partir d’empreintes des
quatre zones du cerveau (occipitale, pariétale
gauche, pariétale droite et frontale) prélevées
à l’intérieur d’un crâne. Agrandies et dessinées
à la terre de Sienne sur de grande panneaux de
feutre, chacune évoque quelque feuille d’arbre
nervurée ou certain marbre veiné. Le minéral,
le végétal et l’animal s’avèrent consubstantiels :
l’homme est à la fois pierre et arbre, et l’arbre et
la pierre conservent en filigrane quelque chose
de l’homme.
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