Perroquets et autres oiseaux

Frans Snyders fut formé à Anvers par Pieter Brueghel le Jeune et Henrik van Balen, premier maître de Van Dyck. Il entre à la guilde des peintres anversois en 1602 et, après un séjour de formation d’un an en Italie en 1608, s’installe définitivement dans sa ville natale où il rejoint l’atelier de Rubens, devenant son collaborateur entre 1611 et 1616 pour l’exécution des natures mortes et des animaux dans les grandes toiles du premier peintre d’Anvers. Jacob Jordaens fera lui aussi appel à la virtuosité de Snyders. Sous l’influence de l’art de Rubens, Snyders traite la peinture animalière comme la grande peinture d’histoire ou la peinture religieuse. Il lui confère une monumentalité nouvelle et lui ajoute une tonalité personnelle décorative et joyeuse. Avec les Perroquets, Snyders crée une composition riche et variée et fait preuve d’une grande habileté dans la représentation d’animaux exotiques. Véritables objets de curiosité pour l’époque, de multiples oiseaux rapportés du Brésil par les navires hollandais, dont de magnifiques aras et toucans, sont regroupés sur les branches d’un abricotier qui se détache sur un fond de ciel. Les diagonales formées par les branches ouvrent l’espace du tableau et créent un dynamisme caractéristique de l’art baroque. La répartition, sur la totalité de l’espace du tableau, des oiseaux et des abricots, rendus fidèlement, crée une composition chamarrée de jaune, de rouge et d’orangé éclatants, teintes lumineuses mises en valeur par les verts veloutés, les bleus et les mauves des plumages et des feuilles. L’impression de profusion peut évoquer l’abondance et la prospérité des Flandres au XVIIe siècle. Se spécialisant, à la fin de sa carrière, dans les natures mortes comme les étals de poissons et de gibiers ainsi que dans les scènes de chasse, Snyders deviendra l’un des premiers peintres animaliers de son temps. Il exercera une grande influence sur les œuvres des artistes du XVIIIe siècle comme Jean-Baptiste Oudry et Alexandre- François Desportes.