Deux citrons

Antoine BERJON
XVIIIe siècle
13,6 x 21,5 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs de Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3556, n°788).

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Une fois encore, ce dessin fait partie de la belle moisson d’œuvres inédites, repérées dans les boîtes « vrac ». Méticuleusement tracé à la plume, il porte la signature d’Antoine Berjon, célèbre peintre de fleurs lyonnais.
Né à Lyon, Berjon se forme à l’école de dessin et travaille, dans le même temps, chez un fabriquant de soierie. Après le Siège de Lyon et la ruine de l’industrie textile, au moment de la Révolution, Berjon quitte sa ville natale et s’installe à Paris de 1794 à 1810. C’est dans la capitale que le peintre se fait connaître et débute réellement sa carrière artistique. Lié au miniaturiste Jean-Baptiste Augustin, Berjon partage alors sa production entre les miniatures (portraits, tabatières) et des tableaux de fleurs et de fruits. Les œuvres de Berjon ne révolutionnent pas le genre de la nature morte, mais ne s’inscrivent pas non plus dans la veine la plus appréciée de l’époque, incarnée par les foisonnantes et virtuoses compositions de Frans Van Daël. Les œuvres de Berjon sont en général disposées de façon traditionnelle. Les fruits et les fleurs sont posés dans des vases et des coupes, le tout est placé sur une tablette de pierre et animé de gouttes d’eau ou de petits insectes. Le coloris est vif et contrasté, aidant ainsi à définir de façon précise chaque fruit et chaque fleur représentés. De l’ensemble, émane toujours une sobriété monumentale et naïve qui, comme l’a justement souligné Marie-Claude Chaudonneret (1982), fait écho à la poésie des peintres de nature morte du Grand Siècle comme Louise Moillon.
Les deux citrons de Grenoble peuvent être mis en relation avec Fruits dans une coupe d’albâtre, toile conservée au musée des beaux-arts de Lyon[1] . L’œuvre pourrait être celle exposée au Salon de 1819, ce qui nous permet de situer le dessin près de cette date. Berjon est alors à Lyon depuis 1810 et enseigne à l’école des beaux-arts.


[1] H/T, H. 67 ; L. 50, signé en bas à gauche. Inv. A. 1770 (voir Chaudonneret, 1982, n° 5, p. 22-23). La signature présente la même graphie sur le tableau et sur le dessin.

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