Femme assise tenant un objet dans la main gauche

François de TROY
XVIIe siècle
39,5 x 25 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Mode et date d'entrée inconnus (probablement collection L. Mesnard).

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Le dessin, inédit, a été repéré par Guillaume Kazerouni et est accepté par Dominique Brême (comm. écrite, 2011), auteur de l’ouvrage paru lors de l’exposition consacrée à François de Troy au musée Paul Dupuy de Toulouse en 1997 et qui fait référence pour l’artiste. Le Corpus de dessins de l’artiste s’est beaucoup enrichi depuis une vingtaine d’années (voir aussi le catalogue d’exposition Visages du Grand Siècle, Nantes et Toulouse, 1997-1998). Fils d’un peintre verrier de Toulouse, François de Troy quitte sa ville natale entre 1662 et 1668 - sa présence dans la capitale est en tout cas attestée à cette dernière date - et va mener une brillante carrière de portraitiste et d’académicien. Son mariage avec Jeanne Cotelle, issue d’une famille d’artistes de renom, favorise son ascension. Reçu en 1674, élu professeur à l’Académie de peinture et de sculpture en 1696, il en deviendra directeur de 1708 à 1711. Il est sollicité en permanence par la Cour, par celle, exilée à Saint-Germain-en-Laye, de Jacques II d’Angleterre, par celle du duc et de la duchesse du Maine au château de Sceaux, par les échevins de Paris, et déploie une intense activité sous le règne de Louis XIV et jusque dans le premier quart du XVIIIe siècle, se signalant par des portraits pleins d’élégance.
L’étude, dont le modèle pourrait tenir des fleurs à la main, évoque, sans leur être directement préparatoire, plusieurs tableaux de François de Troy qui se situent dans les toutes dernières années du siècle comme, par exemple, le Portrait de Françoise-Marie de Bourbon, Mademoiselle de Blois, conservé au château de Versailles (Brême, 1997, repr. p. 47) dont le modèle, debout derrière une table, esquisse un geste du bras gauche tout à fait comparable, ou le Portrait de Marie-Anne de Bourbon, princesse de Conti, (Toulouse, musée des Augustins ; Brême, 1997, repr, p. 127) où la princesse est également présentée debout et tenant une couronne de fleurs dans la main gauche ou encore celui d’Elisabeth Jacquet de la Guerre(collection particulière américaine ; Brême, 1997, repr. p. 79), où la musicienne, assise dans une attitude proche du modèle dessiné, tient une feuille d’une main et une plume pour écrire de l’autre. L’artiste a souvent choisi de représenter son modèle tendant un élément décoratif ou un attribut et, dans ce dessin, tracé avec célérité, il s’attache à fixer l’attitude du modèle et le geste du bras gauche de la figure, au déploiement de celui-ci dans l’espace et au contraste d’ombres et de lumière. Dominique Brême nous a précisé que jusque dans les années 1690, l’artiste a préféré l’usage de la sanguine qu’il va remplacer par celui de la pierre noire. François de Troy a su renouveler le genre grâce à une grande variété dans les poses et la mise en situation de ses modèles, comme le prouvent l’Étude d’homme debout (Toulouse, musée Paul-Dupuy ; cat. exp. Nantes-Toulouse, 1997-1998, p.255, n°111 repr.), celle de Jeanne Cotelle accoudée (Toulouse, musée Paul-Dupuy ; op. cit., p.255, n°113 repr.) ou celle pour un portrait de deux femmes se tenant par la main (Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, op. cit., p. 256, n°115 repr.).

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