Fauteuil de style chinois avec décors d'influence européenne

Asie, Chine
XIXe siècle
98 x 51 x 54 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Don de Léon de Beylié

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Bois
98 × 51 × 54 cm
Don de Léon de Beylié en 1897
MG 2010-0-28 et MG 2010-0-29

Avec cette paire de fauteuils au dossier richement sculpté de dragons, on retrouve le goût de Léon de Beylié pour le mobilier à décor foisonnant déjà remarqué dans son mobilier de bureau. Cependant, leur style dénote par rapport à l’ensemble du mobilier de la collection et souligne une fois de plus son caractère éclectique. Malgré la difficulté à déterminer de manière certaine l’origine de ces objets, la forme de la chaise, inhabituelle au Vietnam, et surtout le style des décors suggèrent un meuble de facture chinoise. On retrouve ici le motif classique des dragons, dont deux s’affrontent et entourent un troisième inscrit dans le panneau central du dossier. Le motif de la chauve-souris est également présent. Plus étonnants sont les éléments de l’assise et des pieds qui affirment un décor d’influence occidentale : imitation de clous de tapisserie, décor végétal de baies et de fleurs souligné d’une frise de « denticules ». Ces éléments et le style exubérant de l’ensemble rappellent les meubles d’influence européenne apparus au XVIIIe siècle en Chine [1], mais dont la production s’est surtout développée à partir de la seconde moitié du XIXe siècle [2]. Ce mobilier est caractérisé par un décor très riche, mêlant des motifs chinois traditionnels à d’autres d’inspiration rococo.
Bien que la plus grande partie des meubles de la collection de Beylié, ait vraisemblablement été acquise au Vietnam, cette paire de fauteuils a sans doute été achetée par Beylié lors du séjour qu’il effectua en Chine en 1886, après sa campagne du Tonkin. Certes, il aurait pu se les procurer au Vietnam auprès de menuisiers chinois, comme il l’a fait en d’autres occasions. Mais cette hypothèse est moins probable, car rien ne mentionne cet achat dans sa correspondance, ce qui paraît étonnant étant donné l’importance de ces pièces.


[1] La version architecturale de ce style est plus connue, car utilisée dans l’ancien Palais d’été de Pékin (Yuanmingyuan) qui fut détruit en 1860 par les troupes françaises et britanniques.
[2] Les meubles de ce style « hybride » étaient surtout fabriqués à Guangzhou (ancienne Canton). Pour plus de détails sur ce style, voir Tian Jiaqing, Classic Furniture of the Qing Dynasty, Wilson Publishers, Londres, 1996, p. 31 sq.

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