Le Martyre de saint Barthélémy

José de RIBERA (atelier de)
1626 - 1632
115 x 180 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à Jean-François Calixte, marquis de Pina de Saint-Didier en 1828
Localisation :
SA02 - Salle 02

Voir sur navigart

Originaire de Jativa près de Valence, Jusepe de Ribera se forme en Espagne aux côtés de Francesco Ribalta, fondateur de l’école ténébriste. Âgé d’une vingtaine d’années en 1615, il poursuit son éducation artistique à Rome, au contact des œuvres de Michel-Ange et du Caravage. Plus que tout autre artiste, il assimile la leçon du Caravage dont il devient un disciple éminent. À son arrivée à Naples en 1616, il épouse la fille d’un peintre local et devient une figure artistique incontournable de la ville. On l’associe pour ces raisons mêmes autant à l’école espagnole qu’à l’école italienne. L’apport de Ribera à l’art napolitain réside dans son réalisme rude, typiquement ibérique, qui fera de nombreux émules. Dans le sillage du Caravage, l’artiste se concentre entre autres sur des représentations véristes de saints pénitents, de philosophes de l’Antiquité ou de martyrs. Dans l’œuvre de Grenoble réalisée entre 1626 et 1632, lumière est faite sur Barthélémy, saint martyr des premiers temps de l’église, décapité et dépecé alors qu’il évangélise l’Orient. Les yeux levés au ciel, les bras écartelés, il exprime pleinement le drame qui se profile, la frayeur et la résignation éprouvées à l’approche du supplice. L’attente douloureuse et les préparatifs du martyre créent toute la tension dramatique de la peinture. La pose peu commune comme la figure émaciée et déformée du saint sont exacerbées par la crudité de l’éclairage. Ribera nous offre une vision très resserrée de l’événement, centrée sur le corps souffrant du martyr dont la sainteté et l’humilité transparaissent avant tout dans le regard. Le corps amaigri et la fine musculature du vieil homme sont observés avec grande précision. La qualité du tableau de Grenoble le rapproche de celui de Saint Jérôme du Museo di Capodimonte à Naples. Acquis par le Marquis de Pina alors maire de Grenoble, l’œuvre intègre les collections de la Ville en 1828. Dans la galerie espagnole du Louvre, la première salle dédiée à Ribera comptait en 1835 vingt-huit peintures de l’artiste, dont une représentation de saint Barthélémy proche de celle du musée de Grenoble.

Un autre regard

  • Italie - XVIIe siècle

    Caravagisme, baroque et classicisme sont regroupés dans ces salles, à travers une collection italienne composée de grands retables et d’œuvres aux formats plus modestes.

Découvrez également...