Yellow wallpiece

Donald JUDD
1987
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la Galerie Nächst St. Stephan/Rosemarie Schwarzwälder en 1989 par le Fonds national d'art contemporain.
Transfert de propriété au Musée de Grenoble en 2008.
Localisation :
SA43 - Salle 43

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Donald Judd, l’un des principaux représentants de l’art minimal, se fait d’abord connaître comme critique d’art. Un de ses textes fondateurs, « Specific Objects _» (1965), rassemble les principes esthétiques, déjà exprimés en 1962 et 1963, qui constituent le programme de toute sa production à venir. Dès 1962, il crée des œuvres tridimensionnelles qui s’inscrivent dans l’espace réel : ni sculpture, ni peinture, mais « objets spécifiques ». L’artiste explique : « L’œuvre est une chose en elle-même. […] Cela ne traite pas de quoi que ce soit d’extérieur ; cela traite de soi et de ses propres qualités. » Les objets réalisés par Judd reposent sur la grammaire élémentaire de l’art minimal, qui exclut toute subjectivité : matériaux neutres, industriels (contreplaqué, aluminium, plexiglas, etc.), facture impersonnelle, volumes géométriques simples, composition à partir d’un système modulaire.
_Yellow Wallpiece
, pièce murale composée de quatre éléments carrés eux-mêmes disposés dans l’espace d’un carré, est caractéristique du travail de l’artiste sur des volumes parallélépipédiques évoquant plus un objet utilitaire, caisson ou boîte, qu’une sculpture. Leur « spécificité » invite le spectateur à éprouver chacune des qualités qui les composent : matité du bois, brillance du plexiglas dont le jaune vient se superposer à la couleur du bois, jeux d’ombre et de lumière, rapport intérieur-extérieur. Si chaque caisson a sa propre autonomie, la répartition de cloisons internes selon une progression mathématique crée un rythme et confère une unité à l’ensemble. En dirigeant l’attention du spectateur vers les qualités sensibles de l’œuvre, Judd l’invite à percevoir les relations entre les différents éléments (notions de sérialité, de variations, de combinatoire) ainsi qu’entre l’œuvre et lui-même. « Mon travail […] est à tort considéré comme “objectif et impersonnel”, parce que je m’intéresse d’abord et surtout à la relation que je peux avoir avec le monde de la nature, tout entier et sous toutes ses formes. Cet intérêt – un intérêt profond – inclut aussi bien ma propre existence que l’existence de chaque chose, et aussi l’espace et le temps qui sont créés par les choses qui existent. L’art imite cette création, cette façon de définir les choses, en créant lui aussi, sur une moindre échelle, l’espace et le temps. »

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