Signes pour un langage

Transfert de propriété au Musée de Grenoble en 2008.
Artiste d’origine israélienne, Yaacov Agam arrive
à Zurich en 1949 afin d’étudier l’architecture et
l’art de la couleur. Il rencontre Johannes Itten
et Max Bill, respectivement anciens enseignant
et élève au Bauhaus. En 1951, Agam s’installe
à Paris où il travaille dans l’atelier de Jean
Dewasne. Dès l’année suivante il produit des
tableaux transformables dont l’aspect change
selon la place du visiteur ou qui comportent
des éléments mobiles et déplaçables (cubes
colorés, baguettes, éléments en bois peint).
Agam se situe dès lors comme l’un des pionniers
de l’art cinétique aux côtés de Vasarely, Soto,
Bury, Tinguely, avec lesquels il partage le désir
de mettre l’art en mouvement. Curieux de tout,
il étend ses activités au théâtre, à la musique,
à l’environnement et obtient très vite un grand
succès. Il réalise ainsi en 1974 une commande
du président Georges Pompidou pour aménager
un salon du palais de l’Élysée. Conçu comme un
espace pictural à habiter, cet « environnement »
fait aujourd’hui partie des collections du Musée
national d’art moderne-Centre Pompidou. Agam
élabore un langage pictural qui évolue et se
développe dans l’espace et dans le temps grâce à
la complicité du spectateur ou d’un acteur autre
que l’artiste lui-même.
Signes pour un langage (1953) est caractéristique
de ses premières recherches : sur un panneau
en bois perforé sont disposés 25 petits cubes et
cylindres colorés à l’aide des couleurs primaires
et secondaires, du noir et du blanc. Certains sont
unis, d’autres recouverts de motifs variés, points,
zigzags, lignes droites… Munis d’une tige qui
permet de les changer de place selon la trame
régulière des trous dans le panneau ou de les
faire pivoter sur eux-mêmes, ces éléments sont
conçus comme un alphabet et sa ponctuation.
Leur « écriture » est ludique, transformable, tel
un jeu de dés, par celui qui les manipule. Avec ce
relief, l’artiste rappelle qu’une œuvre d’art n’est
jamais figée et qu’elle s’accorde à la mobilité du
monde.
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