Petit vase Meiping
diamètre: 11,5 cm
Chine, Jiangxi, Jingdezhen
Dynastie Qing
Période Kangxi (1662-1722)
Début du XVIIIe siècle
19,5 × 11,5 cm
Porcelaine à décor en
émaux polychrome,
famille verte. Inscription
rouge à deux caractères
chinois dans un carré,
«Go gu [maison ancienne] »,
sur le corps vers l’épaule
Legs de Léon de Beylié en 1914
MG 2007-0-166
Ce petit vase présente tous les éléments décoratifs remarquables
de l’époque de Kangxi (1662-1722) où l’art chinois
sous la dynastie Qing (1644-1911) a connu un grand développement.
Les Chinois commencent à apprécier la céramique
à décor polychrome depuis la dynastie Ming. Elle a
pris son essor grâce aux progrès techniques de la porcelaine
à décor bleu et blanc sur laquelle le potier peut facilement
dessiner avec plusieurs couleurs. Les nouveaux pigments
permettent de réaliser des décors subtils. Les peintres de céramique
dessinent les personnages et les paysages, souvent
tirés d’une pièce de théâtre ou d’une légende. Ils décrivent
également la vie des lettrés : leurs occupations quotidiennes
et leurs loisirs ou ce type de décor représentant
une femme et des enfants dans leur vie de tous les jours.
Situé dans la province du Jiangxi, Jingdezhen est renommée
pour ses porcelaines, en particulier pour ses porcelaines
blanches depuis le XIe siècle, sous la dynastie des Song.
Lorsque les Chinois commencent à apprécier les céramiques
à décor polychrome, à partir de la dynastie Yuan
(1279-1368), les potiers de Jingdezhen produisent des porcelaines
peintes en plusieurs couleurs, répondant ainsi au
goût de leurs contemporains. Ces premières céramiques sont
peintes au pinceau sous couverte, mais après l’introduction
des émaux d’Occident, au début du XVIIe siècle, les décors
sont posés souvent sur couverte. L’emploi des émaux sur
couverte permet aux potiers de Jingdezhen d’employer des
couleurs vives et claires plus facilement. Cette technique se
développe en particulier à l’époque de Kangxi durant laquelle
l’exportation des céramiques chinoises à l’étranger augmente.
La femme et les trois enfants représentés sur ce petit vase
meiping expriment le vœu d’une descendance nombreuse.
La scène se déroule dans un jardin où est placée une table de
travail. En général, une femme enseignant à ses enfants
symbolise le désir de réussite dans les études. Les vêtements
et la coiffure des personnages illustrent parfaitement le
style de la dynastie Qing et nous les retrouvons dans
d’autres porcelaines de Jingdezhen de l’époque.
La qualité du dessin est remarquable : le trait spontané et
naturel, les couleurs claires et l’on relève une maîtrise du
clair-obscur. Le motif végétal autour de la lèvre du vase est
aussi caractéristique de l’époque. En revanche, la couleur
blanche du corps est relativement moins subtile pour une
porcelaine de Jingdezhen. Les fours de Jingdezhen produisaient
une grande quantité de porcelaine et la qualité en à
souffert notamment pour les pièces destinées à l’exportation.
Saturés de commandes, les potiers envoient leurs
porcelaines blanches à Canton (Guangdong) pour que les
potiers cantonnais dessinent les motifs en s’adaptant au
goût des étrangers. Il est probable que cette pièce ait été
ainsi fabriquée en deux lieux et destinée à l’exportation.
Une inscription rouge sur couverte en deux caractères
chinois dans un carré, « Go gu », signifie « maison ancienne ». Ce
type de décor a souvent été accompagné d’un poème ou d’un
texte ancien avec ce genre de titre. Il est probable que le potier
ait voulu inscrire un poème avec ces personnages. Ce petit
vase en forme de meiping, en chinois littéralement «bouteille
à prunus », devait être à l’origine une bouteille à alcool mais
peut servir désormais de vase ou de récipient à cérémonie.
Celui de Grenoble devait être un objet décoratif, au dessin
raffiné à la forme élégante caractéristique des meiping.
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