Vase en forme de gourde

Asie, Chine, Jiangxi, Fours de Jingdezhen
2ème moitié XVIIIe siècle
61,5 x 46 x 20 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Don de Léon de Beylié en 1905

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60,5 × 46 × 20 cm
Porcelaine à décor bleu et blanc
Don de Léon de Beylié en 1904
MG 2007-0-175 et 176

Cette paire de grands vases en porcelaine à décor bleu et blanc se distingue à la fois par la finesse du dessin et par la forme de gourde. Cette dernière est courante dans la céramique chinoise, mais dans des dimensions plus modestes. Des grands vases chinois, ceux-ci ont conservé le long col, mais la panse s’est aplatie présentant une vaste surface de composition pour le peintre tel un grand plat rond. Deux scènes tirées de la mythologie chinoise s’y déroulent : des Immortels habitent le Palais de la Lune et leur reine Xizangmu, très belle, fabrique la potion magique. Selon un autre mythe, ce sont les pêches cueillies dans ce palais qui rendent immortel.
Sur les faces de ces vases se trouvent d’un côté des personnages masculins et de l’autre des personnages féminins représentant respectivement quatre hommes devant un pavillon dont la porte est gardée par un militaire, et la reine ou déesse entourée de ses servantes dans un pavillon flottant sur des nuages, dans une atmosphère mystérieuse de clair de lune. L’un des quatre hommes placé au milieu de la scène est probablement le roi chinois qui veut devenir immortel. L’histoire des Immortels taoïstes, xianren, est l’un des sujets préférés des Chinois. Pour eux, ce sont des sages ermites qui vivent loin des problèmes humains. Ce thème est souvent repris dans la peinture et la céramique.
Si les scènes principales sont typiquement chinoises, les motifs entourant les scènes sont plutôt de style japonais. Même si la pivoine est un motif très présent dans la céramique chinoise, les pivoines et les feuillages stylisés sur la porcelaine rappellent ici des motifs japonais tels qu’on peut en voir sur les assiettes d’Imari. La surface complètement remplie de motifs végétaux et de petits points est aussi typiquement japonaise. Toutefois, la subtilité du dessin et la qualité de porcelaine montre qu’il s’agit d’une fabrication chinoise, en particulier de fours de Jingdezhen. Nous savons que de nombreuses céramiques ont été exportées de Chine pour l’Europe et pour d’autres pays d’Asie pendant plusieurs siècles et la porcelaine de Jingdezhen témoigne de ces échanges culturels entre les pays. Par ailleurs, la teinte bleu pâle et les traits nets montrent que ces objets ont été produits après la période de Kangxi, probablement dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Ces deux vases sont les pendants l’un de l’autre et les scènes, de ce fait, sont inversées et comportent quelques différences. La composition est similaire mais présente des variantes dans l’expression et la gestuelle des personnages, caractéristique de l’art chinois qui évite la symétrie et la régularité tout en conservant l’harmonie et l’équilibre.

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