Jeune paysan lançant une boule
Au cours de sa longue carrière dans sa ville
natale, Haarlem, Ostade crée un oeuvre considérable
: aujourd’hui encore, on connaît huit
cent cinquante peintures de sa main, quatre
cents dessins[1] et une cinquantaine de gravures,
surtout des eaux-fortes. Il est, à partir de 1640
environ, l’un des artistes les plus célèbres
d’une ville qui se distingue tout particulièrement
dans les arts.
La vie des paysans est son sujet de prédilection.
Ostade le traite dans un premier temps
d’une manière très fruste, voire brutale, à la
plume de roseau, imitant en cela les oeuvres
d’Adriaen Brouwer. Ce dernier a séjourné
à Haarlem dans les années 1620 et le jeune
Ostade l’a connu sans que nous puissions
exactement déterminer leurs relations. À partir
des années 1650, les scènes paysannes
deviennent de plus en plus harmonieuses et
l’artiste les rehausse très souvent à l’aquarelle.
Le joueur de quilles, de dimensions modestes,
est un dessin caractéristique du maître, exécuté
sans doute à la fin des années 1640 si
on le compare à d’autres feuilles du maître à
la Kunsthalle de Hambourg et au musée des
beaux-arts de Besançon[2]. Ses petites feuilles
dessinées à la pierre noire constituent un
ensemble d’études d’après nature tout particulièrement
savoureux. Il n’est cependant
pas toujours facile de distinguer clairement
les dessins qui reviennent au maître de ceux
de ses élèves. Des joueurs de quilles, animant
les réjouissances de campagne comme les kermesses
par exemple, apparaissent fréquemment
chez les Ostade, notamment chez son
frère Isaac[3]. Un autre dessin sur papier bleu,
plus esquissé que celui-ci, est conservé à Grenoble
: il montre un paysan debout, un verre
et une cruche à la main et revient de toute
évidence à un suiveur d’Adriaen van Ostade
(MG D 736).
[1] Voir Schnackenburg, 1981.
[2] Schnackenburg, 1981, n° 62, 64 et 69, repr.
[3] Vente Christie’s, Londres, 14 mai 1971, n° 134.
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