Jeune paysan lançant une boule

Adriaen VAN OSTADE (attribué à)
5ème décade XVIIe siècle
Pierre noire, trait d'encadrement partiel à la plume et à l'encre brune sur papier vélin bleu
12,2 x 9,6 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs de M. Léonce Mesnard en 1890, entré au musée en 1902 (lot 3548, n°1933.1)

Voir sur navigart

Au cours de sa longue carrière dans sa ville natale, Haarlem, Ostade crée un oeuvre considérable : aujourd’hui encore, on connaît huit cent cinquante peintures de sa main, quatre cents dessins[1] et une cinquantaine de gravures, surtout des eaux-fortes. Il est, à partir de 1640 environ, l’un des artistes les plus célèbres d’une ville qui se distingue tout particulièrement dans les arts.
La vie des paysans est son sujet de prédilection. Ostade le traite dans un premier temps d’une manière très fruste, voire brutale, à la plume de roseau, imitant en cela les oeuvres d’Adriaen Brouwer. Ce dernier a séjourné à Haarlem dans les années 1620 et le jeune Ostade l’a connu sans que nous puissions exactement déterminer leurs relations. À partir des années 1650, les scènes paysannes deviennent de plus en plus harmonieuses et l’artiste les rehausse très souvent à l’aquarelle. Le joueur de quilles, de dimensions modestes, est un dessin caractéristique du maître, exécuté sans doute à la fin des années 1640 si on le compare à d’autres feuilles du maître à la Kunsthalle de Hambourg et au musée des beaux-arts de Besançon[2]. Ses petites feuilles dessinées à la pierre noire constituent un ensemble d’études d’après nature tout particulièrement savoureux. Il n’est cependant pas toujours facile de distinguer clairement les dessins qui reviennent au maître de ceux de ses élèves. Des joueurs de quilles, animant les réjouissances de campagne comme les kermesses par exemple, apparaissent fréquemment chez les Ostade, notamment chez son frère Isaac[3]. Un autre dessin sur papier bleu, plus esquissé que celui-ci, est conservé à Grenoble : il montre un paysan debout, un verre et une cruche à la main et revient de toute évidence à un suiveur d’Adriaen van Ostade (MG D 736).


[1] Voir Schnackenburg, 1981.
[2] Schnackenburg, 1981, n° 62, 64 et 69, repr.
[3] Vente Christie’s, Londres, 14 mai 1971, n° 134.

Découvrez également...