Les Accords

Michel Nicolas Bernard LÉPICIÉ
1774
49 x 60 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat en 2013 avec le soutien du Club des mécènes
Localisation :
SA11 - Salle 11

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Fils de François Bernard Lépicié, graveur du roi, auprès de qui il réalise quelques estampes, Michel Nicolas Bernard abandonne très tôt la gravure et se consacre à la peinture qu’il étudie dans l’atelier de Carle Van Loo. Agréé à l’Académie royale en 1764, il est reçu en 1769 comme peintre d’histoire.
Présenté au Salon de 1775 sous le titre Les Accords puis gravé par Antoine François Hémery en 1777 et intitulé La Promesse approuvée, ce tableau de Lépicié illustre à merveille le goût pour les scènes de genre dans la peinture française de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. De fait, artiste discuté dans le registre de la peinture d’histoire, Lépicié est en revanche unanimement apprécié pour ses œuvres intimistes qui renvoient le plus souvent au monde paysan. C’est le cas de cette belle composition qui témoigne avec grâce du réalisme sensible et de la virtuosité délicate de ce maître. Trois personnages animent cette scène qui se situe dans une cuisine de ferme. Une femme portant un tablier blanc assise entre une jeune fille vêtue d’une robe rayée gris et rose, à sa droite, et un jeune homme en veste et culotte beige, à sa gauche, unit leurs mains sur ses genoux. Les deux jeunes gens se regardent avec une tendre ferveur, tandis que la mère de la promise incline légèrement la tête vers le jeune homme en signe de consentement. Rien d’affecté dans ces personnages, mais au contraire une vérité de la scène et une sincérité des êtres qui font de cette œuvre une illustration émouvante de ce peuple des campagnes que Lépicié, à l’instar de Jean-Jacques Rousseau, a aimé et voulu dépeindre. Une fine lumière filtre d’une fenêtre à gauche et illumine de sa chaude clarté la pénombre de la pièce. L’artiste s’est plu à détailler avec précision les meubles, les ustensiles et les objets qui occupent cet intérieur et forment comme une allégorie des bonheurs simples du foyer. De la miche de pain sur le buffet aux feuilles de choux laissées à terre, du brasero rougeoyant au panier à couture rangé sous la table, c’est toute une vie domestique qui est évoquée avec une poésie qui n’est pas sans rappeler la peinture hollandaise du siècle d’or.

Un autre regard

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  • La collection XVIIIe siècle

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