Les Accords

Fils de François Bernard Lépicié, graveur du
roi, auprès de qui il réalise quelques estampes,
Michel Nicolas Bernard abandonne très tôt
la gravure et se consacre à la peinture qu’il
étudie dans l’atelier de Carle Van Loo. Agréé à
l’Académie royale en 1764, il est reçu en 1769
comme peintre d’histoire.
Présenté au Salon de 1775 sous le titre Les
Accords puis gravé par Antoine François Hémery
en 1777 et intitulé La Promesse approuvée, ce
tableau de Lépicié illustre à merveille le goût pour
les scènes de genre dans la peinture française de
la deuxième moitié du XVIIIe siècle. De fait, artiste
discuté dans le registre de la peinture d’histoire,
Lépicié est en revanche unanimement apprécié
pour ses œuvres intimistes qui renvoient le plus
souvent au monde paysan. C’est le cas de cette
belle composition qui témoigne avec grâce du
réalisme sensible et de la virtuosité délicate
de ce maître. Trois personnages animent cette
scène qui se situe dans une cuisine de ferme.
Une femme portant un tablier blanc assise entre
une jeune fille vêtue d’une robe rayée gris et
rose, à sa droite, et un jeune homme en veste et
culotte beige, à sa gauche, unit leurs mains sur
ses genoux. Les deux jeunes gens se regardent
avec une tendre ferveur, tandis que la mère de la
promise incline légèrement la tête vers le jeune
homme en signe de consentement. Rien d’affecté
dans ces personnages, mais au contraire une
vérité de la scène et une sincérité des êtres qui
font de cette œuvre une illustration émouvante
de ce peuple des campagnes que Lépicié, à
l’instar de Jean-Jacques Rousseau, a aimé et
voulu dépeindre. Une fine lumière filtre d’une
fenêtre à gauche et illumine de sa chaude clarté
la pénombre de la pièce. L’artiste s’est plu à
détailler avec précision les meubles, les ustensiles
et les objets qui occupent cet intérieur et forment
comme une allégorie des bonheurs simples du
foyer. De la miche de pain sur le buffet aux feuilles
de choux laissées à terre, du brasero rougeoyant
au panier à couture rangé sous la table, c’est
toute une vie domestique qui est évoquée avec
une poésie qui n’est pas sans rappeler la peinture
hollandaise du siècle d’or.
Un autre regard
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Créé au printemps 2010, le Club des mécènes a une double mission : l'aide à l'enrichissement des collections et le soutien de grands événements temporaires au plan de la communication.
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