Le Martyre de Sainte Catherine

Gaspar CRAYER (DE)
vers 1622
Huile sur toile
242 x 188 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1799
Localisation :
SA02 - Salle 02

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Caspar de Crayer est très tôt sensibilisé à l’œuvre de Pierre-Paul Rubens, dont l’atelier surpasse toutes les entreprises artistiques des Flandres dans la deuxième décennie du XVIIe siècle. Dans le contexte particulier de la Trêve et du renouveau spirituel lié à la Restauration catholique, Rubens reçoit de nombreuses commandes religieuses et sa production sans égale inonde l’Europe et fait maints émules. Quoique né à Anvers, Caspar de Crayer diffuse le style du maître anversois à Bruxelles où, élève de Raphaël Coxcie, il devient maître de la guilde des peintres en 1607. Imprégné de la magnificence des œuvres de Rubens, l’artiste succombe à une forme de « rubénisme » séduisant, répondant au goût de la cour. Non seulement il observe les œuvres du maître dans les églises et les bâtiments publics mais il fréquente vraisemblablement son atelier, comme en témoigne le tableau qu’il reçoit en cadeau de la veuve de Rubens, Hélène Fourment. Aussi abondante qu’inégale, la production de Caspar de Crayer se compose de portraits et de grands tableaux d’église, commandes des Pays- Bas espagnols. Le Martyre de sainte Catherine, commandé en 1622 par un chirurgien de Courtrai, est l’une de ses meilleures peintures. L’artiste se tient au plus près de l’histoire de sainte Catherine d’Alexandrie relatée dans la Légende dorée. Refusant les demandes en mariage de l’Empereur Maxence, la sainte subit le supplice de la roue auquel elle survit grâce à la foudre. L’artiste représente ici l’ultime étape du martyre de la sainte sur le point d’être décapitée. Si l’imposante silhouette du bourreau produit un effet inquiétant, sainte Catherine ne semble pas affectée : son visage impassible et sa grande beauté ne laissent rien transparaître de l’imminence de sa mort. La composition savamment équilibrée est un hymne à la sainte servi notamment par la grâce du cheval blanc emprunté à L’Érection de la Croix de Rubens, conservé à la cathédrale d’Anvers. Avec cette peinture d’autel, typique de l’emphase rubénienne de la seconde période de sa carrière, Caspar de Crayer redonne vie au culte des saints conformément aux préceptes de la Contre- Réforme.

Un autre regard

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