Portrait d'homme
De nombreuses œuvres attribuées à Diego Velázquez au XIXe siècle au moment de la constitution de la Galerie espagnole du Louvre ont vu l’identité de leur auteur précisée, l’attributionnisme s’étant constitué depuis en véritable science. Après les peintres Juan Bautista Maino et Herrera Le vieux, c’est à Domenico Fetti que reviendrait ce portrait d’homme. Au cours d’une carrière extrêmement courte, Fetti a su assimiler bien des influences, de ses débuts à Rome, où il se forme auprès du peintre florentin Ludovico Cardi di Cigoli en passant par la cour de Mantoue, où il est le protégé du duc Fernandino Gonzague jusqu’à son installation à Venise en 1621. Admirateur de la peinture vénitienne du XVIe siècle qu’il a le loisir d’observer dans la collection des Gonzague, Fetti s’est laissé gagner par les apports des Carrache, du Caravage et de Rubens qui séjournent tous à Rome au début du XVIIe siècle. Connu pour ses scènes religieuses mais surtout pour ses paraboles, il vient enrichir la peinture italienne d’accents naturalistes dignes du Caravage et d’un goût de l’anecdote hérité des peintures de genre nordiques. Avec une palette austère, Fetti dresse l’élégant portrait d’un homme d’âge mûr. N’était son œil soucieux et grave, le cadrage à mi-corps et la manière précieuse de tenir sa paire de gants en feraient un lointain écho du célèbre Homme au gant de Titien. Mais la mine du vieil homme, austère et inquiète, donne de la profondeur à cette effigie, qui loin d’être un simple portrait d’apparat révèle la sensibilité préromantique du peintre, dont on a souvent souligné l’abandon lyrique. Domenico Fetti s’est distingué par ses figures de saints à mi-corps, de grand format (série de six Martyrs, Mantoue, palais Ducal, 1613). Réputé pour ses vigoureux portraits à la plastique énergique et dont émane un sentiment de rigueur morale, il livre ici une figure dont le naturalisme – visage marqué, mains fortes et expressives, détails de la chaîne et des gants – est une marque du caravagisme qu’il a su assimiler à Rome. Avec une touche enlevée, il renouvelle plus largement la tradition du portrait traditionnel vénitien d’un Tintoret ou d’un Bassano.
Un autre regard
-
Italie - XVIIe siècle
Caravagisme, baroque et classicisme sont regroupés dans ces salles, à travers une collection italienne composée de grands retables et d’œuvres aux formats plus modestes.
Découvrez également...
-
-
Etudes d'arbres
vers 1928 -