Carrelage + fauteuils roulants

Transfert de propriété au Musée de Grenoble en 2008.
[Cartel de l’exposition En roue libre, musée de Grenoble, 1er avril-3 juillet 2022]
Jean-Pierre Raynaud fait irruption sur la scène artistique marquée par l’avènement du Nouveau Réalisme. Entre 1965 et 1967, l’artiste met en place un lexique formel qui sera le sien. Sens interdits, pots de fleurs bétonnés, matériel médical, carrelage de morgue ou cellule d’hôpital psychiatrique constituent un univers négatif, macabre morbide. C’est dans le même esprit qu’il conçoit sa maison à la Celle-Saint Cloud en banlieue parisienne, “blockhaus” insolite et hygiéniste carrelé de blanc.
Carrelage + fauteuils roulants n’échappe pas à la grammaire inventée par Raynaud, à sa forte charge psychique et symbolique. Installation prévue dans un angle qui pourrait être synonyme d’impasse, elle n’est pas sans rappeler le matériel hospitalier, les objets de pharmacie, les cannes d’aveugle, les panneaux de mesure de la vision qu’il a faits siens et qui font penser à l’ « univers d’un fou ». Les chaises roulantes rouges pliées comme à l’arrêt devant le carrelage blanc créent un sentiment évident de malaise et d’inconfort. Le regardeur est bel et bien placé dans une situation d’angoisse. Mais ici encore, il faut peut-être bien considérer l’ambivalence de la grammaire obsessionnelle de Raynaud. Si le rouge et le blanc prévalent, « le rouge, c’est le sang, c’est la vie » affirme l’artiste.
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